On ne peut pas faire l’autopsie de ce parti social-démocrate, qui tout au long de son histoire a tant de fois trahi la classe ouvrière et le peuple, sans y associer les trahisons et le bilan calamiteux du quinquennat Hollande. En cette fin de mandat du président le plus impopulaire de la Vème République, d’après un sondage publié ce jeudi 6 avril, 70% des français qualifient François Hollande de « mauvais président ». Un bilan économique et social catastrophique, avec plusieurs centaines de millions d’euros donnés au patronat sans amélioration notable du chômage ; des lois antisociales votées ou imposées par le 49-3, comme la loi Travail exigée par l’Union européenne pour travailler plus et gagner moins ; une politique extérieure calamiteuse flanquée d’une diplomatie fluctuante au grès des intérêts américains, provoquant souvent la risée des autres nations, et d’un chef guerrier soucieux de redorer un blason si terni sur la plan intérieur, menant la France à copuler avec des États, des dictateurs et des monarques si peu respectueux de la démocratie. Allant même jusqu’à décorer de la Légion d’Honneur, le Prince héritier d’Arabie Saoudite, Mohammed ben Nayef, ministre de l’Intérieur de ce pays qui applique la loi islamique la plus rigoriste et finance le terrorisme. En recevant à l’Élysée ce Prince saoudien pour l’honorer d’une si haute distinction de notre République, le Président de la patrie des Droits de l’Homme jette aux oubliettes les soixante-dix personnes décapitées au sabre depuis le début de l’année 2016 par cette monarchie « amie », où les droits d’association, d’expression et d’opinion sont interdits ; où les homosexuels sont condamnés pour crime, et où le droit des femmes est une illusion. Un président guerrier vendant des armes au pouvoir Égyptien qui fait subir à son peuple une répression sans précédent dans l’histoire récente du pays : incarcérations abusives, torture, disparitions et violences perpétrées avec du matériel militaire français vendu aux militaires au pouvoir. Ou la vente d’armes à l’Arabie Saoudite avec lesquelles elle massacre les populations civiles au Yemen, avec la complicité assourdissante d’un François Hollande si prompt à se costumer en Don Quichotte, pour défendre les libertés en Syrie ou en Russie. Non pas qu’il ne faille pas les défendre là aussi, mais encore faut-il être exemplaire lorsque l’on prétend vouloir donner des leçons aux autres. Quelle humiliation pour le pays des droits de l’homme, quand les principes de démocratie et de liberté sont sacrifiés sur l’autel du négoce et du profit.
Après les trahisons des Valls, Le Drian, et la majorité des apparatchiks d’un parti à qui il ne reste de socialiste que le nom ; après l’incapacité d’une direction et du chef Cambadélis à faire respecter le verdict des urnes de la primaire ; après la trahison par le candidat vainqueur de ces primaires, de ses engagements de frondeur ; après aussi la trahison de la parole donnée à Jean-Luc Mélenchon par le candidat socialiste, de ne pas s’agresser mutuellement, (il faut croire que la trahison est gravée dans les gènes du Parti socialiste) ; après une dégringolade dans les sondages, avec 9% d’intentions de vote pour Benoît Hamon et 17% à Jean-Luc Mélenchon ; après le ralliement tardif et burlesque de Michel Sapin au vainqueur de la primaire, voilà que le PS, à deux semaines du premier tour de l’élection présidentielle, appelle à l’unité et à la loyauté envers son candidat. Heureusement que le ridicule ne tue pas !
Dans ce naufrage du Parti socialiste, le capitaine Hadock joue les gros bras. « On va voir qui est le plus fort ! » disait-il hier à Nancy. Benoît Hamon dévoile son vrai visage. Fidèle à la tradition sociale-démocrate, il tente d’affaiblir les forces politiques engagées dans le combat pour une véritable transformation de la société. Le Parti socialiste a toujours été un appareil de politiciens carriéristes, prêts à toutes les compromissions afin de préserver leurs privilèges d’élus ou de ministres. La sociale démocratie a toujours eu pour mission, dans les périodes historiques où les partis traditionnels de la droite ne sont plus en mesure de gouverner, de les suppléer et de protéger les intérêts des possédants, et de défendre la société capitaliste face aux colères et aux révoltes des peuples. La preuve est aujourd’hui flagrante, avec le positionnement politique de Benoît Hamon dont l’objectif, en finalité, est d’offrir une alternative au PS pour ne pas sombrer dans l’abîme dans lequel l’a précipité Hollande. La mission que le PS a confiée à son candidat d’affaiblir Jean-Luc Mélenchon, et de préparer une nouvelle gouvernance à droite avec Macron, lui interdit le sursaut citoyen qui l’amènerait à servir la cause du peuple, en appelant ses électeurs à joindre leurs votes à ceux de la France insoumise. Le Parti socialiste est aujourd’hui un fantôme, et Benoît Hamon son ombre.