Après avoir déclaré, en juin 2023, que 100 personnes étaient décédées du Covid-19 aux États-Unis pendant la pandémie – au lieu de 1 023 802 morts –, et après avoir confondu en juillet 2023 à Washington, la guerre en Ukraine avec la guerre en Irak, le 4 février 2024, lors d’un meeting de campagne à Las Vegas, le président des États-Unis confond Emmanuel Macron avec François Mitterrand, et la France avec l’Allemagne.
Reprenant une information de Capital, le 6 février 2024, le journal Le Parisien rapporte, qu’évoquant le sommet du G7 réuni en Angleterre en 2021, Joe Biden relate un évènement qu’il a vécu : « C'était dans le sud de l'Angleterre et je me suis assis et j'ai dit : l'Amérique est de retour. (…) Et Mitterrand d'Allemagne, je veux dire de France, m'a regardé et m'a demandé : '' Tu sais, pour combien de temps es-tu revenu ? '' (…) Je l’ai regardé, et le chancelier allemand m’a dit : '' alors, que diriez-vous président, si vous lisiez le London Times demain, et que vous voyiez : 100 personnes font irruption dans la Chambre des communes ? '' ».
Imaginez… Poutine perdre à ce point la mémoire… imaginez notre « grande presse télévisée », en particulier LCI (télé Kiev via Washington), avec ses gros titres caricaturaux déferler en continu sur nos écrans. Imaginez ces médias traiter cette information – « Poutine perdant la tête » – avec la même objectivité qu’elle traite la guerre en Ukraine et les bombardements monstrueux d’Israël dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, avec à ce jour plus de 30 000 civils tués. Discrétion oblige sur les bourdes du président américain, et insultes et insinuations sur le président Russe ; abondance, quotidiennement, d’informations sur les crimes de l’armée russe, et relative discrétion sur les crimes contre l’humanité commis par Tsahal, armée d’un État Israélien gouverné par l’extrême droite et les intégristes religieux ultra-orthodoxes. Deux poids, deux mesures, qui illustrent « la singulière objectivité » d’une presse appartenant aux puissants patrons de l’industrie et de la finance, et la « probité » de journalistes au service de l’idéologie dominante.
Aujourd’hui, Trump est sûr de remporter la primaire du parti républicain. Il sera donc face à Biden à la présidentielle, un candidat démocrate aussi désorienté que l’était Boris Eltsine en Russie dans les années 1990. Dans un contexte de tensions internationales où la paix du monde est en danger, où va l’Amérique ?