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Billet de blog 7 mars 2017

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CES JOURNALISTES, « AYATOLLAHS » DE L’INFORMATION

« D'ailleurs c'est très simple : posez-vous la question du pourquoi ces heures et ces heures de télévision en direct ? Pourquoi ces couvertures de magazines, pourquoi ces pages et ces pages autours de photographies ou d'histoires assez vides ? » (François Bayrou)

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Les déclarations de François Bayrou sur BFM TV, avant qu’il n’apporte son soutien au candidat « des forces de l’argent », ex-banquier de chez Rothschild, sont intéressantes à plus d’un titre. Mais nous les retiendrons ici, non pas pour mettre en relief les contractions du fondateur du MoDem entre ses paroles et ses actes, mais pour la corrélation entre le produit médiatique Macron, et cette presse aux mains de la finance qu’il dénonçait. « Derrière Emmanuel Macron, disait-il, il y a de grands intérêts financiers incompatibles avec l'impartialité exigée par la fonction publique. » … « Je ne suis pas pour que le pouvoir de l’argent prenne le pas sur la politique. » Il dénonçait ces « équipes qui se vantent de lever, dans un vocabulaire financier et de Bourse, des millions d’euros » « Ce n’est pas ma manière de voir la politique », disait-il.

Que le candidat illusionniste Macron soit le candidat des puissances de l’argent, seuls les naïfs peuvent encore en douter. Qu’il soit le candidat de la droite ultra-libérale et mondialiste, seuls les socialistes s’évertuent à le nier. Qu’il soit un candidat attrape-tout où se réfugient des déçus de tout bord, et des opportunistes en quête de mandats électoraux, la liste de ses ralliements l’atteste. Qu’il soit un pur produit marketing des médias, créé pour être l’alternative à la sociale démocratie moribonde et à la droite libérale défaillante, c’est une évidence. Pour preuve, le dévouement de cette presse, qui quotidiennement et sans retenue, lui sert la soupe.

Le comportement de ces journalistes, porte-micros lorsqu’ils interviewent la candidate de l’extrême droite, les candidats de la droite ou le candidat socialiste, et inquisiteurs lorsqu’ils interviewent le candidat de la France insoumise, bafoue notre démocratie. Ces pratiques discréditent ces journalistes et les organes de presse qui les rétribuent, et portent atteinte à la liberté d’expression et au droit à être informé. Quand la manipulation et la désinformation sont pratiquées sur les chaines des télévisions publiques, par des journalistes payés par l’argent de nos impôts, ces méthodes deviennent alors intolérables. Et que penser de ces titulaires d’une carte de presse, qui exercent dans des médias prétendus indépendants, et qui par lâcheté ou par complicité, ne dénoncent pas de telles pratiques. Aussi, la presse, dans son ensemble, est aujourd’hui décriée et soupçonnée de connivence avec les pouvoirs et le système.

Mais qui sont ces journalistes, commentateurs, spécialistes, économistes, qui, pour reprendre la célèbre formule de Coluche : « Je sais, rien, je n’ai rien vu, mais je m’autorise à penser que… » Ces journalistes qui s’autorisent à hiérarchiser subjectivement l’information ; à décider quel candidat mérite de passer à l’antenne ou pas ; à diffuser des extraits tronqués ou tendancieux d’un discours ; à commenter partialement les déclarations de tel leader ou même à dénaturer ses propos ; à quantifier la participation à une manifestation ou à un meeting selon sa propre sensibilité idéologique, ou suivant les instructions reçues ; à mentir effrontément ou par omission, et jusqu’à décider du sens à donner à un évènement. Pour exemple, cette unanimité des commentateurs à considérer comme erreur de communication, la faute morale du candidat Fillon qui plonge la droite dans une chienlit indescriptible.

L’émission politique de Pujadas sur France 2, est de loin la prestation journalistique la plus médiocre de l’audiovisuel français. Quel spectacle affligeant que celui donné sur une chaine publique, par un personnage souvent ridicule et parfois cynique, assisté d’un pseudo-économiste aux pitreries douteuses, tous deux pratiquant des méthodes inquisitoires envers le candidat Jean-Luc Mélenchon, l’empêchant d’exposer son programme électoral. Cette complicité de certains journalistes de la télévision publique avec les milieux d’affaires, et les partis politiques de droite ou au pouvoir, est préjudiciable au droit à l’information et à l’exercice de la démocratie. Cette parole unique portée par ces journalistes, et par ceux des médias privés dont 90% appartiennent à 9 riches patrons de l’industrie et de la finance, (mêmes analyses, mêmes commentaires, mêmes messages distillés), alimente ce grand cirque médiatique où sévissent ces ayatollahs d’une presse au service « des forces de l’argent ».

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