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Billet de blog 8 janvier 2020

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À QUOI JOUE LAURENT BERGER ?

Le secrétaire général de la centrale syndicale dite réformiste pris entre le marteau (le pouvoir macroniste) et l'enclume (sa base).

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Si seul le MEDEF soutient la réforme des retraites du gouvernement Philippe, la CFDT, par la voix de Laurent Berger, tend une perche au pouvoir pour sauver cette réforme dont l’objectif non avoué est de favoriser la retraite par capitalisation. L’abandon de l’âge pivot à 64 ans est la ligne rouge que la direction de la centrale dite réformiste s’est imposée pour contenir sa base et offrir une porte de sortie à la macronie. L’intransigeance du gouvernement conduit Laurent Berger à tendre une seconde perche au pouvoir : créer une « conférence sur le financement de la réforme ». Une diversion pour sauver le soldat Macron et sa réforme. Il est vrai que toutes les réformes antisociales de Hollande et Macron ont été imposées avec la complicité du secrétaire général de la CFDT. Aussi, l’enseignement majeure de cette journée de reprise des contacts du 7 janvier 2020, entre les syndicats et le gouvernement (et non de négociations comme l’affirment trompeusement les médias), est non pas la suite du feuilleton joué par le pouvoir pour pourrir la grève, mais la capacité de Laurent Berger à saboter cette mobilisation inédite par sa durée, mais aussi par l’ampleur qu’elle pourrait prendre au lendemain de la journée d’action du 9 janvier face à l’intransigeance d’un président retranché dans son palais. Jusqu’où le patron de la CFDT ira-t-il pour sauver une réforme qui répond aux intérêts des fonds de pensions américains et de la finance, sans faire payer un lourd tribu à sa centrale syndicale ? L’état d’esprit de sa base n’est pas de céder à la tentation des mensonges et du compromis. Le jeu de Laurent Berger est dangereux. Il vise à briser l’unité de ce mouvement social soutenu par une très large majorité de français. Il sert la stratégie de pourrissement pratiquée par le pouvoir politique. Stratégie qui pourrait aboutir à une telle explosion sociale que la seule issue serait le départ du monarque président.

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