Le 4 février 2019, le ministère de l’Intérieur avait comptabilisé, depuis le 17 no-vembre 2018, 12.122 tirs de LBD, 1.428 tirs de grenades lacrymogènes instantanées et 4.942 tirs de grenades de désencerclement. Le 14 février 2019, les députés européens votent une résolution condamnant l'usage « disproportionné » de la force par la police lors des manifestations des « gi-lets jaunes ». Le 26 février, la commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Dunja Mijatovic demande à la France de suspende immé-diatement l’usage du LBD, en déclarant : « Les blessures occasionnées par des tirs de LBD révè-lent un usage disproportionné de la force, ainsi que l’inadaptation de ce type d’arme au contexte d’opérations de maintien de l’ordre ». Le 6 mars, c’est la Haut-commissaire des droits de l’homme à l’ONU, Michèle Bachelet, qui à son tour interpelle le gouvernement français en réclamant une « en-quête approfondie » sur les violences policières commises pendant les manifestations des « gilets jaunes ». La Ligue des droits de l’homme a aussi condamné ces violences policières, ainsi qu’un groupe d’experts du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, qui dans un communiqué publié le 14 février, déclare que « le droit de manifester en France a été restreint de manière disproportion-née ». En dénonçant ces repressions policières violentes, la Haut-commissaire des droits de l’homme à l’ONU a aussi cité le Soudan, le Zim-babwe et Haïti. Offusqué par la déclaration de Mi-chèle Bachelet, le Premier ministre français ré-torque : « on n’a pas attendu le Haut-commissaire pour faire la lumière l’ensemble des faits dès lors qu’il y a des plaintes » (…) « en France on a un État de droit ». Faut-il rappeler à Edouard Philippe, qu’au Venezuela aussi il ont un État de droit, avec un président légitimement élu, alors que le pouvoir macroniste a reconnu un président auto-proclamé, dont sa seule légitimité est d’être une marionnette de Trump. Faut-il aussi lui rappeler que là-bas, les violences policières sont autant condamnables que le sont celles pratiquées en France contre les « gi-lets jaunes ». Que son gouvernement, et notre mo-narque de président, portent la responsabilité d’une répression sans précédent depuis ces dernières décennies, entachée de violences policières inouïes à l’encontre d’un mouvement social dans notre pays. Que l’émoi que provoquent ces violences policières, et leur condamnation par la communau-té internationale, devraient interroger le pouvoir sur les dérives qu’il fait subir à notre démocratie. N’en déplaise à la macronie, que l’ONU réclame à Ma-cron, président du pays des Droits de l’homme, une enquête sur « l’usage excessif de la force » contre les « gilets jaunes », témoigne des pratiques autoritaires de l’État, et d’une gouvernance de moins en moins démocratique.
Billet de blog 8 mars 2019
À LA VEILLE DE ACTE 17
Des violences policières condamnées par le Conseil de l’Europe et l’ONU
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