L’illusion du nouveau monde promis par le phénix enfanté par Hollande et les sociaux-démocrates se délite aujourd’hui dans un fiasco politique sans précédent sous la Cinquième République, où l’ogre macroniste, prétendant phagocyter la droite et la gauche s’effondre sous le poids de ses propres turpitudes. Cette comédie tragique, où Faure et Roussel jouent l’Arlésienne avec la Macronie pour sauver le monarque président, illustre la mise en scène d’une certaine gauche où les deux caciques s’y voient déjà ...
Après avoir succombé à l’appel de la sirène Bayrou et participés à la désunion de la gauche, le Parti socialiste appelle la Macronie à lui confier le pouvoir en promettant au peuple d’abroger la réforme des retraites ; de taxer les ultrariches (taxe Zucman) ; d’augmenter le pouvoir d’achat des classes moyennes et populaires. De ces exigences présentées comme un minima pour élaborer un budget alternatif, aujourd’hui Faure et Roussel se contentent d’une suspension de la réforme des retraite, et se disent prêts à gouverner avec des ministres macronistes. Après la sape de l’union de la gauche, jusqu’où ira cette dérive grotesque ? À quels impératifs répondent ces postures ? À des prétentions ou à des ambitions personnelles ? Où pire, à un dérapage idéologique conduisant à gouverner en lieu et place des droites, pour préserver les intérêts économiques et financiers des puissances financières dans un contexte de crise du capitalisme ?
Le nouveau monde macroniste nous promettait, dans une économie mondialisée où les supers cadeaux fiscaux accordés aux multinationales et aux ultrariches, ruisselleraient pour nourrir le bon peuple. Or, ces colossaux avantages fiscaux n’ont ruisselé que sur la spéculation boursière et les paradis fiscaux. « Il faut des jeunes Français qui aient envie de devenir milliardaires » clamait Macron en janvier 2015 à Las Végas. Or, après plus de huit ans de Macronisme, les jeunes Français sont obligés de travailler pour payer leurs études, de s’alimenter aux Restos de Cœur, voir de se prostituer pour se loger. C’est l’état désastreux dans lequel la Macronie a plongé le pays qui est à l’origine du marasme politique que nous vivons. C’est dans ce marasme que Faure et Roussel jouent à la marelle dans la cour élyséenne. C’est ce marasme que le Parti socialiste entretient en tentant de sauver le soldat Macron, tout en refusant de retourner aux urnes – seule perspective démocratique pour sortir de la crise. L’implosion de la Macronie va aussi dévorer ceux qui à gauche tentent de maintenir l’illusion.