L’invasion de l’Ukraine par la Russie est une violation indiscutable des lois internationales, de même que l’a été l’invasion de l’Irak par les États-Unis en 2003 malgré l’opposition de la communauté internationale et de l’ONU. Une guerre qualifiée d’illégale par Kofi Annan son secrétaire général qui déclarait : « J’ai signalé qu’elle n’était pas conforme à la Charte de l’ONU de notre point de vue et qu’elle était donc illégale de ce point de vue. » Une intervention américano-britannique d’un million de soldats US qui a fait plus de 600 000 morts Irakiens, soit 500 morts par jour d’après la revue médicale britannique « The Lancet », qui en octobre 2006 avait souligné que ce chiffre équivalait à 2,5 % de la population. Un rapport de 101 pages, intitulé « Body Count : Casualty Figures after 10 years of the’War on Terror’ » – publié par les organisations Association internationale des médecins pour la prévention de la guerre nucléaire (IPPNW, prix Nobel de la paix en 1985), Physicians for Social Responsibility et Physicians for Global Survival –, conclue que la « guerre contre le terrorisme » lancée par les États-Unis après les attentats du 11 septembre 2001 a causé en douze ans, la mort d’au moins 1,3 million de personnes dans trois pays : l’Irak, l’Afghanistan et le Pakistan. Dans ce rapport, les signataires évoquent un « crime contre l’humanité proche du génocide ». L’intervention de la France et l’Angleterre en 2011 en Libye – avec l’appui aérien américain – violait aussi les lois internationales, une intervention qui a amené le chaos et favorisé l’expansion du terrorisme dans la région. Le fait de dénoncer ces actes de guerre inacceptables de l’Occident, ne peut en aucun cas justifier la guerre condamnable que la Russie a déclenchée en Ukraine. Les victimes de ces guerres sont les peuples qui les subissent. Ceux qui les déclenchent le font toujours pour servir les intérêts des puissances de l’argent qui se disputent les marchés et les matières premières.
La campagne de propagande menée par les « grands médias », où se côtoient des pseudo-spécialistes aux analyses simplistes et des va-t-en-guerre illuminés, discrédite une presse déjà déconsidérée lors de la crise des Gilets jaunes. Une presse qui renie sa mission d’informer, et qui comme en 2017 se met au service du candidat Macron dans une campagne électorale altérée par la guerre en Ukraine. Macron, un président – candidat non déclaré – déjà en campagne pendant la crise sanitaire du Covid, qui aujourd’hui instrumentalise la guerre au profit du président candidat déclaré. Une campagne électorale biaisée, hier par le discours d’un président défendant son quinquennat hors du temps de parole alloué aux candidats, aujourd’hui par la propagande de guerre diffusée par les médias. Si dénoncer les violations du droit international dont les États-Unis, la France et l’Angleterre se sont rendus hier coupables, ne peut soustraire Poutine à la lourde responsabilité qui l’a conduit à envahir l’Ukraine, ne pas appréhender la situation qui a permis cette intervention – ainsi que la responsabilité des Américains et de l’OTAN – est une option mensongère et hypocrite qui sert les intérêts immédiats du candidat Macron. Nier que depuis la fin de la guerre froide les Américains se servent de l’OTAN pour encercler militairement la Russie qui – comme le déclarent Dominique de Villepin (ancien Premier ministre de Jacques Chirac) et Hubert Védrine (ancien ministre des Affaires étrangères de Jospin) – était demandeuse d’Europe, contribue à justifier l’escalade dangereuse dans laquelle nous entraînent Macron et l’Union européenne. Hubert Védrine, parlant « des erreurs des Occidentaux, en particulier des Américains » qui ont voulu imposer l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN déclare : « Le Poutine de 2022 est largement notre création », en précisant que « durant ses deux premiers mandats Poutine était assez ouvert à l’Europe, même demandeur » […] « l’engrenage qui s’est passé en Crimée aurait pu être arrêté ». Réfuter cette réalité, c’est dédouaner les gouvernants européens de la part de responsabilité qu’ils portent dans cette crise. Ils ont menti aux Ukrainiens en leur faisant croire qu’ils pouvaient entrer dans l’OTAN. L’instrumentation de cette guerre permet au président candidat Macron de ne pas avoir à s’expliquer sur son allégeance aux États-Unis, et le suivisme de la France au profit des intérêts américains. En prétendant vouloir jouer le rôle de négociateur tout en insultant Poutine et en envoyant des armes à l’Ukraine, le président candidat Macron – disqualifié pour contribuer à une issue négociée qui mette fin à l’invasion de l’Ukraine et aux risques d’une guerre généralisée – manipule l’opinion. En refusant de débattre avec ses contradicteurs, le candidat président s’exempte de rendre des comptes sur son bilan. Il se dispense de rendre compte des conséquences qu’a pour notre pays ce contexte de guerre, et de la crise économique et sociale qui s’annonce. En escamotant le débat démocratique, Macron espère être réélu sans avoir à s’expliquer sur la politique antisociale qu’il entend poursuivre et aggraver au détriment du peuple français.