Le 24 mars dernier, j’adressais à « 1MaisPas3 » le courrier suivant :
Lettre ouverte à « 1MaisPas3 » de Haute Garonne
J'ai participé activement aux premiers « apéros citoyens » en février dernier à Toulouse. Mais très vite j'ai pris conscience que la démarche pour un rassemblement entre Hamon, Jadot et Mélenchon était un jeu de dupes pour pousser Mélenchon à se désister pour Hamon. L'accord précipité passé entre Hamon et Jadot, annoncé par ce dernier avant même qu'il ne soit approuvé par les militants d'EELV (accord sur lequel Hamon s'est assis, puisqu'il n'est plus question d'abandonner la construction de l'aéroport de ND des Landes, mais de réaménager le projet) ; le positionnement de Hamon dans cette campagne comme candidat du PS, obligé d'assumer au moins en partie, le bilan du quinquennat Hollande ; son affaiblissement par les apparatchiks du Parti socialiste au profit de Macron ; les manœuvres et la bienveillance de circonstance, dont Hamon bénéficie de la part des médias, avec pour objectif d’aboutir au désistement de Mélenchon ; me renforcent dans ma décision de ne plus militer pour ce rassemblement.
Le comportement hostile des deux représentantes de la fédération de Haute Garonne du PCF envers Mélenchon lors de la première réunion m’avait interpelé, et je l’avais dénoncé. Aujourd’hui, vous vous appuyez sur cette fédération pour tenter d’organiser une réunion publique avec des représentants des candidats du PS et de la France insoumise. Or, la fédération du PCF31, probablement motivée par les intérêts d'appareil et des barons locaux, a une position particulière au regard de la très grande majorité des militants communistes en France, et dans le 31. J'ai participé le 18 mars à la marche Bastille - République où les communistes étaient, en présence de Pierre Laurent, très nombreux. J’ai aussi participé près de Toulouse à une réunion publique : « Sortir des traités européens ? avec Liêm Hoang Ngoc » où, là aussi, les communistes étaient nombreux. Que cette fédération s'aligne sur les positions d'un PS qui a trahi, et qui cherchera à tirer profit du résultat obtenu au premier tour par le candidat socialiste Hamon, pour appeler à voter Macron au second tour, afin d’être en position de négocier une participation à un futur gouvernement de l'illusionniste "d'En marche", me paraît être une imposture.
Il est écrit dans le projet de protocole d’accord que vous vous proposez de soumettre aux deux candidats, que Mélenchon « annonce assez clairement que son objectif est de casser le Parti socialiste ». Le PS n’a pas besoin de Mélenchon pour se détruire, il le fait merveilleusement bien lui-même. Non, Mélenchon ne cherche pas à détruire le PS, il est tout simplement porteur d'un projet, un vrai, celui de la France insoumise, un programme cohérent avec des objectifs sans ambiguïté : une 6ème République qui permette la transition écologique, la démocratisation de la vie politique, et une plus juste répartition des richesses.
Les points de divergence entre Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon sont nombreux, et certains considérablement éloignés, notamment sur l’Europe, l’OTAN et les relations internationales. Pour preuve, les propos de Hamon ce jour sur BFM TV, où il caricature Mélenchon en assimilant sa position vis-à-vis de la Russie, à celles de Marine Le Pen et de Fillon. Hamon reprend à son compte les propositions de Hollande, de relancer l’Europe par la défense, donc par des perspectives de guerre. Hamon, comme tous les socialistes, est un atlantiste qui a oublié ce que Jaurès disait des puissances de l’argent, celles qui aujourd’hui gouvernent l’Europe : « Le capitalisme porte en lui la guerre, comme la nuée porte l’orage. » Ces divergences, malgré toutes les propositions de compromis formulées lors de ces « apéros citoyens », ne permettent pas un rapprochement entre Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon, sous peine de trahir une fois encore les français.
C’est pourquoi je me suis retiré de l'action « 1MaisPas3 ». Parce qu'aujourd'hui, Hamon, affaibli par son propre camp n'a plus de légitimité, si non de défendre un PS discrédité dont les français n'en veulent plus. Aussi, la seule action de « 1MaisPas3 » qui pourrait servir la gauche, serait de demander à Hamon de se désister pour le candidat de la France insoumise. Il ne peut y avoir d'autre alternative pour les électeurs de gauche, que de voter massivement pour Jean-Luc Mélenchon, et permettre à la vraie gauche de gagner l'élection présidentielle.
Cordialement. Le 24/03/2017
Léo MIRA
Fidèle électeur socialiste jusqu'en 2012
Électeur de Benoît Hamon à la primaire socialiste
Aujourd’hui, soutien de la campagne « L’avenir en commun »
Ce sont des électeurs de gauche, socialistes et non socialistes, qui ont permis à Benoît Hamon de gagner les primaires du PS. En votant pour lui, ces électeurs attendaient de ce candidat qu’il soit porteur d’espoir et non sauveur d’un parti qui a trahi et gouverné en servant les intérêts du patronat et de la finance. Benoît Hamon a failli à ses engagements. Le PS l’a chargé de développer une stratégie d’affaiblissement de la France insoumise, afin de positionner les socialistes dans un rapport de force favorable pour gouverner dans un second quinquennat avec Macron. L’accord avec Jadot s’inscrit dans cette stratégie. Pour preuve, le reniement de l’une des clauses de cet accord qui actait l’abandon de la construction de l’aéroport de Notre Dame des Landes, sans que pour autant Jadot et Duflot s’en émeuvent. Hamon se voit contraint de défendre le bilan Hollande, jusqu’à reculer sur un de ses engagements de la primaire, l’abrogation de la loi Travail. Son projet de revenu universel a maintes fois été modifié pour aboutir aujourd’hui à un RSA amélioré. Sur l’Europe et l’OTAN, il épouse les mêmes positions que Hollande, jusqu’à lui emboiter le pas dans le soutien de la France à Trump dans ses bombardements en Syrie. Il en arrive même à trahir le pacte passé avec Mélenchon de ne pas s’agresser, en se lançant dans une campagne de dénigrement, assimilant le candidat de la France insoumise à Le Pen et Fillon. Le rajout à un programme changeant au gré des humeurs et des tumultes au sein de son parti, de propositions citoyennes à deux semaines du premier tour, montre combien le candidat socialiste est dans l’improvisation. Ainsi, les raisons pour les électeurs qui ont voté Hamon à la primaire socialiste, sont suffisamment criantes pour que ceux-ci rejoignent Jean-Luc Mélenchon, comme le démontre les enquêtes d’opinion (19% pour Mélenchon et 9% pour Hamon), et l’immense succès de ses meetings. Hamon qui voulait piper les voix de Mélenchon, le voilà peu à peu dépouillé de ses électeurs fidèles aux valeurs de gauche.
N’en déplaise à Laurent Joffrin, et à tous ces journalistes chagrinés ou exaspérés par l’écho favorable dont bénéficie le programme de la France insoumise et son candidat auprès des français, les électeurs de Jean-Luc Mélenchon ne sont ni fantomatiques, ni virtuels. Ils sont bien en chair et en os, avec un cerveau leur permettant de faire le choix du cœur et de la raison. Voter pour Jean-Luc Mélenchon est pour chaque citoyen désireux de tourner la page du passé, un devoir républicain. Le temps des accords et des combines des partis est révolu.
Seul l’établissementd’une 6ème République mettra fin aux institutions aujourd’hui dépassées et génératrices de corruption. Parce qu’il y a urgence à donner la parole au peuple pour rétablir la démocratie, à engager la transition écologique, à bâtir une société plus juste et plus fraternelle, il nous faut voter pour Jean-Luc Mélenchon.