L’on savait que les socialistes et leurs alliés de fortune cherchaient au cours de l’acte 1 du ballet Bayrou à trôner dans des fauteuils ministériels, mais de là à imaginer qu’ils puissent lors de l’acte 2 se muter en marchands de tapis, et proposer au pouvoir de droite « une suspension de 6 mois du départ à 64 ans » de la réforme des retraites en échange d’un accord de non-censure est une honteuse trahison qui ouvre les portes du pouvoir à l’extrême droite, dont le seuil a déjà été franchi par son avant-garde avec Retailleau, Darmanin et Valls. Par cette imposture, le PS vient au secours du gouvernement Bayrou en lui permettant de faire voter sa loi des finances, tout en sachant pertinemment que ni les macronistes, ni la droite LR ne feront de concession notable sur cette réforme rejetée massivement par les Français et imposée arbitrairement par un 49.3. Une fois encore les socialistes prennent les électeurs pour des nigauds.
Crédibilité de la France ; menace des marchés ; instabilité politique ; conséquences économiques ; appauvrissement des Français ; et j’en passe…, voilà les socialistes reprendre les arguments des droites pour nous faire croire que ces calamités seraient la conséquence, non pas de la politique macroniste menée avec le soutien des LR et consorts, mais de la censure votée contre le projet de budget du gouvernement Barnier ; ou de l’irresponsabilité de ceux qui, fidèles aux engagements pris devant leurs électeurs, refusent de cautionner les magouilles politiciennes visant à poursuivre la politique antisociale d’un monarque président en fin de règne. Si ces tractations appelées hypocritement « négociations » donnent un spectacle affligeant, ce retour aux sources des sociaux-démocrates a néanmoins l’avantage de clarifier le débat politique à gauche dans la perspective des futures échéances électorales. Les électeurs sauront pour qui ne pas voter afin d’éviter les désillusions douloureuses du passé, en particulier celle vécue pendant la mandature de Hollande.