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Billet de blog 10 février 2024

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L’HOMMAGE À ROBERT BADINTER

Homme d’une profonde sincérité, homme de vérité et de courage, homme d’humanité et de paix, Robert Badinter a été l’homme qui a incarné les vertus, que ceux qui aujourd’hui lui rendent hommage n’ont pas !

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L’hommage de Hollande : « Il restera dans l’Histoire pour avoir convaincu le Parlement d’abolir la peine de mort ». Oui, il fallait avoir le courage de faire ce qu’il avait promis avant l’élection de François Mitterrand, d’abolir la peine de mort – alors que 67 % des Français se disaient favorables à la peine de mort –, ce que n’a pas fait le candidat de « Moi, président… » qui trahit, une fois élu, la parole donnée à ses électeurs. Oui, Robert Badinter était un homme d’honneur et de parole, mais aussi un homme d’humanité et de paix, et n’a jamais eu l’indignité de considérer – comme l’a fait Hollande en hiérarchisant les « victimes du terrorisme » et « les victimes de guerre » – que les vies palestiniennes valaient moins que les vies israéliennes.

L’hommage de Macron : « Il était une figure du siècle, une conscience républicaine, l’esprit français ». Oui, Rober Badinter avait une conscience républicaine, et ses prises de position à l’égard de l’extrême droite ne souffraient d’aucune ambiguïté, ce qui n’est pas le cas de Macron, qui pour se faire élire – par deux fois – fait valoir le « front républicain » face au danger de l’extrême droite, puis de « l’arc républicain » à l’Assemblée nationale (tout en faisant voter sa loi immigration avec les voix du RN), et qui aujourd’hui – après avoir créé les conditions de l’accession au pouvoir de Marine Le Pen – préconise le dialogue avec l’extrême droite en déclarant qu’il était « tout à fait normal » qu’il puisse y « avoir des discussions » avec le Rassemblement national à l’Assemblée nationale (…) « On ne va pas considérer que telle ou telle formation politique aurait moins de droits parlementaires, moins de reconnaissance ». Cette reconnaissance, aujourd’hui Darmanin l’exprime à Mayotte, en annonçant la fin du droit du sol : « L’inscription de la fin du droit du sol à Mayotte se fera dans une révision constitutionnelle que choisira le président de la République ». Quant à « l’esprit français », évoqué par Macron, sa visée d’américaniser la France n’était certainement pas partagée par Robert Badinter.

Rendre hommage à un homme de conviction, qui n’a cédé, ni à la démagogie, ni à l’opportunisme, ni à l’imposture, c’est le moins que peut faire le président de la République. Encore faut-il qu’il s’en inspire.

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