Dire combien les tueries de civils israéliens lors de l’opération du Hamas le 8 septembre 2023 sont insoutenables – comme le sont les deux cent quarante-huit civils palestiniens, dont soixante-six enfants, tuées par les raids aériens israéliens sur la Bande de Gaza entre le 10 mai et le 21 mai 2021 –, n’a de sens que si l’on dénonce les causes et les responsables de ces massacres. Faut-il rappeler que le Hamas a été créé en 1987 avec la complicité de l’État d’Israël et de la CIA pour affaiblir le mouvement palestinien de Yasser Arafat, le Fatah, avant que ce « Mouvement de résistance islamique » ne soit déclaré terroriste. (Source Anthony Cordesman, analyste au Center for Strategic & International Studies à Washington et ex-conseiller à la sécurité nationale du sénateur John McCain). Que notre monarque président et sa première ministre ridicule, coutumiers du mensonge depuis les mouvement sociaux contre la réforme des retraites – dernier en date, l’arnaque de la retraite minimale annoncée à 1 200 euros, qui en définitif ne touchera que 0,002% des salariés – dénoncent les opérations meurtrières du Hamas, relève davantage du discours opportuniste que des vertus de notre politique extérieure, esquif à la dérive remorqué par la diplomatie américaine.
Aux inqualifiables massacres de civils israéliens, répondent les inqualifiables massacres des populations civiles palestiniennes dans la Bande de Gaza, ordonnés par un Nétanyahou contesté dans son pays, et allié à l’extrême droite religieuse nationaliste au pouvoir en Israël. Un État où des juifs extrémistes crachent, insultent les chrétiens, profanent les églises et les cimetières sans que les gouvernants israéliens ne sanctionnent ces actes. Comme l’a rapporté le correspondant de RFI à Jérusalem : « À chaque nouvelle attaque contre des chrétiens, Israël condamne, mais les autorités de l'État hébreu sévissent rarement contre les agresseurs. Les violences sont pourtant documentées. Des vidéos montrent régulièrement des juifs religieux s’en prendre à des membres de la communauté chrétienne. Interrogé plus tôt cette année, Miran Gregorian, un commerçant chrétien de la vieille ville de Jérusalem, a filmé un groupe de jeunes colons israéliens en train de vandaliser son restaurant. " La police n'a jamais donné suite ", regrette-t-il. ». Les vies israéliennes ont la même valeur que les vies palestiniennes. Ordonner, par vengeance, d’assassiner en représailles les populations civiles de Gaza est un acte terroriste d’État. Car il s’agit bien de crimes que l’État israélien commet en bombardant les populations civiles, comme le sont les bombardements russes en Ukraine. Ni les actes terroristes du Hamas, ni le terrorisme d’État ne résoudront ce conflit, qu’hypocritement les États-Unis et l’Europe tentent depuis des décennies, d’enterrer sous le linceul de l’indifférence à l’égard d’un peuple qui résiste et se bat pour son droit le plus fondamentale, celui de pouvoir vivre libre et indépendant. Un peuple ne meurt pas. Le peuple palestinien vivra, et le peuple israélien aussi. Le conflit israélo-palestinien est – comme les conflits entre la Russie et l’Ukraine, l’Azerbaïdjan et l’Arménie, et les tensions grandissantes entre la Serbie et le Kosovo –, une conséquence des antagonismes et des luttes que se livrent les puissances impérialistes, dans un contexte de crise mondiale du capitalisme.