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Billet de blog 11 février 2017

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POUR UNE VICTOIRE DE LA GAUCHE

Les points de convergences entre Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon et Yannick Jadot, sont suffisamment nombreux pour qu’ils puissent se mettre autour d’une table, discuter, élaborer un programme, et signer un contrat de gouvernement.

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POUR UNE VICTOIRE DE LA GAUCHE

L’affaire Fillon, avec son lot de rebondissements, bouleverse les pronostics électoraux de la présidentielle. Elle affaiblit la droite conservatrice de Fillon au profit de l’extrême-droite et de la droite mondialiste de Macron. Elle offre aussi à la gauche, l’opportunité de pouvoir affirmer ses valeurs de justice, et sa détermination à vouloir changer ce monde modelé par l’individualisme, l’égoïsme, la corruption. Mais, encore faut-il que les trois candidats qui incarnent les valeurs et l’espoir de cette gauche, dépassent les stratégies politiciennes des partis, et mettent de côté leurs égos. L’enjeu est historique, car sans rassemblement de Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot autour d’un programme de rupture avec les politiques libérales ou ultra-libérales menées par Hollande, Valls et Macron, la droite des affaires et de la finance de Macron, ou l’extrême-droite de Le Pen, parviendra au pouvoir. Cette responsabilité politique, mais aussi morale, chacun de ces trois candidats devra l’assumer. L’histoire pourrait ne pas leur pardonner d’avoir contribué à la victoire de celui, ou de celle, qui plongera durablement notre pays dans l’aggravation des inégalités et de l’injustice sociale, ou l’exposera aux dangers de l’intolérance et du racisme.

Les points de convergences entre ces trois candidats, sont suffisamment nombreux pour qu’ils puissent se mettre autour d’une table, discuter, élaborer un programme, et signer un contrat de gouvernement. Or, quel sont actuellement les principaux obstacles à une telle initiative ?

Pour Benoît Hamon, vainqueur des primaires socialistes grâce au vote d’électeurs séduits par ses propositions audacieuses, mais aussi par opposition à Valls, donc contre la ligne politique du Parti socialiste, la difficulté sera de pouvoir s’émanciper de l’appareil et de ses apparatchiks. Comment le candidat Hamon peut-il défendre un programme, dont bon nombre de propositions étaient en 2012, celles de François Hollande et du PS, reniées une fois le candidat élu ? (Fusion de l’impôt sur le revenu et la CSG - Suppression des stock-options - Mise en place d’une police de proximité – La sortie progressive du nucléaire – Un moratoire sur le pacte de stabilité avec l’U.E). Comment, le candidat socialiste pourrait-il respecter des engagements portés aujourd’hui par ce parti, qui hier les a trahis. ? Comment, et avec quelle majorité pourrait-il appliquer son programme, alors que les listes des candidats aux législatives ont été composées et validées par l’appareil, avant même le résultat des primaires, avec des femmes et des hommes ayant voté les lois antisociales de Valls et Macron ? Mettre dans la poche le drapeau d’un Parti socialiste discrédité auprès des français, pour dissimuler le piège tendu par ceux qui détiennent les leviers de commande de l’appareil, ne trompera sans doute pas les électeurs. Aussi, Benoit Hamon doit sortir de l'ambiguité et se positionner clairement : Soit servir les intérets d'un parti sclérosé, soit servir le peuple en s'engageant avec Mélenchon et Jadot, sur un contrat de gouvernement.

Jean-Luc Mélenchon a le mérite d’avoir su créer un mouvement populaire qui, durant des mois, a élaboré un programme cohérent, avec comme objectif premier, l’instauration d’une VIème République. Mais, seule, la France insoumise ne parviendra pas à être présente au second tour de la présidentielle.

Le risque pour Yannick Jadot, serait de tomber dans le piège d’une alliance de circonstance avec le candidat socialiste. En s’alliant avec Hamon, il cautionnerait la volonté du PS de vouloir écarter tout rapprochement avec la France insoumise. Donc d’assurer l’élection de Macron.

 Pour que la gauche puisse être présente au deuxième tour de l’élection présidentielle, il n’y a pas d’autre alternative que de se rassembler et de proposer aux français un programme de gouvernement. Jadot, Mélenchon et Hamon le savent, sans ce rassemblement, aucun ne sera présent au second tour. Alors, qui l’emportera, la stratégie de parti et l’égo ? Ou le bon sens et le courage politique ?  

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