Cette nouvelle posture politicienne du PS – qui aujourd’hui est illustrée par les échanges bienveillants entre socialistes et macronistes sur les plateaux de télévision –, a été en réalité initiée au lendemain des résultats du second tour des législatives. Les propos tenus dans les médias par des élus socialistes, affirmant qu’avant la nomination de Michel Barnier à Matignon, le PS n’était pas opposé à la nomination de Cazeneuve nous laissent dubitatifs. Quand disent-ils la vérité ? Avant la nomination de Barnier lorsqu’ils rejetaient cette éventualité ou aujourd’hui en dévoilant ce qu’ils pensaient mais ne disaient pas ? Chassez le naturel, il revient au galop ! Le virage à droite du PS, hier expliqué pathétiquement par les barons et apparatchiks socialistes comme une victoire acquise auprès de Macron par la mise à l’écart du RN dans le futur gouvernement, aujourd’hui en criant haro sur Mélenchon, s’inscrit dans une stratégie politicienne visant à faire éclater le Nouveau Front populaire. Une stratégie savamment élaborée par les sociaux-démocrates ; exigée par les droites macronistes et LR ; et annoncée par les médias depuis le 7 juillet 2024 sur la place de la Bastille, quand le peuple de gauche criait : « Ne nous trahissez pas ! ».
Oui, hypocritement les sociaux-démocrates retournent au bercail qu’ils ont eux-mêmes bâti par les trahisons de Hollande (les Français n’ont pas la mémoire aussi courte que ces barons et apparatchiks le voudraient) ; par l’accès au pouvoir octroyé par Hollande en 2012 à l’argentier Macron de la banque Rothschild ; par la contribution des barons socialistes à la fondation du mouvement macroniste ; par la duperie électorale qui a permis l’élection du monarque président en mai 2017. C’est au nom du Front républicain que Macron a été réélu par défaut en avril 2022. C’est au nom de ce Front républicain que les socialistes et les macronistes veulent nous faire avaler la couleuvre de leur alliance honteuse. Nous voilà de retour aux pires manœuvres politiciennes d’un parti socialiste sorti de l’ornière par l’union des forces de gauche, et aujourd’hui engagé dans une stratégie électoraliste visant la prochaine élection présidentielle, avec pour ambition à court terme de sauver Macron – qui a annoncé ne pas vouloir dissoudre l’actuelle Assemblée nationale – et de gérer les intérêts des puissances financières que les droites ne sont plus en mesure d’assurer. La social-démocratie joue ici le rôle qu’historiquement elle a toujours joué, celui de roue de secours au service de la classe dominante et des puissances de l’argent.
Cette trahison était prévisible, programmée, et annoncée par les médias appartenant aux grands patrons de l’industrie et de la finance. Les campagnes de désinformation et de dénigrement menées par les journalistes et commentateurs de ces médias contre LFI, s’inscrivent dans cette stratégie de sape menée à l’encontre de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, puis du Nouveau Front populaire. Les explications pathétiques et risibles exprimées par les socialistes, mais aussi par les écologistes et les communistes pour justifier cette pantalonnade, ne pourront pas dissimuler les conséquences de leurs actes, dont leur contribution au renforcement de l’extrême droite et à l’accession au pouvoir du RN. Si ces apprentis sorciers pensent pouvoir de nouveau manigancer en ayant recours une unième fois au Front républicain, ils se trompent. À force d’être échaudés, les électeurs de gauche ne tomberont plus dans la nasse socialo-macroniste.
J’ai toujours répondu présent à l’appel de ce Front républicain, devenu un instrument électoral permettant aux partis serviteurs de la classe possédante de se maintenir au pouvoir. Il n’en sera plus ainsi, j'en ai assez des trahisons. Après avoir été un fidèle électeur communiste et socialiste, sans être un militant de La France insoumise, j’ai toujours voté pour LFI et reporté mes votes sur les autres partis de gauche et écologiste. La France insoumise est un mouvement – qui au-delà d’une agitation verbale à mon avis pas toujours opportune – est le seul mouvement politique qui ne triche pas et ne se renie pas. Si LFI ne transige pas sur le programme pour lequel ses députés ont été élus, c’est qu’à ce jour ni Macron, ni les droites ne font la moindre concession de fond à la gauche. Toutes les prises de position sur les plateaux de télévision des macronistes et des LR le confirment. Tenter de faire croire qu’il faut négocier pour arracher des miettes est une mascarade. Sombrer dans des postures ou des alliances opportunistes de circonstance, c’est se rendre complices d’opérations de diversion tendant à brouiller les esprits, et à conforter la Macronie dans la poursuite de sa politique antisociale en s’appuyant aujourd’hui sur la social-démocratie.