De la France indépendante à la France vassale d’une Amérique sénile en proie avec son déclin, plus d’une décennie – dont six ans de Macronie – ont soumis le pays à la platitude et à l’imposture. Régis Debray définit le président français comme « le produit de l’américanité […] c’est le primat de la personne sur le programme, du médiatique sur l’idéologie. » Un président qui faute de légitimité populaire, gouverne la France en monarque. Après les douloureux évènements survenus en Israël, et les inqualifiables représailles de l’extrême droite israélienne au pouvoir, la France macroniste donne au monde l’image pitoyable d’un État en déliquescence.
Le 1er août 2014, dans une tribune publiée par le Figaro, Dominique de Villepin, premier ministre sous la mandature de Jacques Chirac, dénonçait « le massacre qui est perpétré à Gaza » par Israël. L’ancien premier ministre ajoute : « Lever la voix face au massacre qui est perpétré à Gaza, c'est aujourd'hui, je l'écris en conscience, un devoir pour la France ». […] « par soumission à la voix du plus fort, la voix de la France s'est tue, celle qui faisait parler le général de Gaulle au lendemain de la guerre des Six Jours, celle qui faisait parler Jacques Chirac après la deuxième intifada ». […] « Comment comprendre aujourd'hui que la France appelle à la "retenue" quand on tue des enfants en connaissance de cause ? ... Comment comprendre que la première réaction de la France, par la voix de son président, soit celle du soutien sans réserve à la politique de sécurité d'Israël ? »
Le 12 octobre 2023 sur France Inter, Dominique de Villepin dénonce « l’amnésie qui a été la nôtre, l’oubli qui a consisté à imaginer que cette question de Gaza, cette question palestinienne, allait pouvoir s’effacer » […] « Je le dis avec une peine infinie : je ne suis pas surpris par cette haine qui s’est exprimée, quand on se souvient de ce que nous avons tous dit, comme témoins sur place, de cette prison à ciel ouvert » qu’est la bande à Gaza. « Quelque chose a été raté, par nous tous, par l’ensemble communauté internationale » Et de conclure : « Il faut évidemment éviter que la riposte indiscriminée ne conduise à enflammer un peu plus la région, mais aussi le monde ! » Sur France info, Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères, parle « d’une erreur monstrueuse d'avoir négligé, oublié, escamoté la question palestinienne ».
C’est le pari fait par le président français vassal de Washington, qu’en oubliant et en escamotant la question palestinienne ; qu’en laissant l’État colonisateur assassiner un peuple et en lui permettant de voler ses terres, l’exigence d’un État palestinien sombrerait dans les oubliettes de l’histoire. Les mandatures médiocres de Hollande et Macron portent une lourde responsabilité dans les évènements tragiques qui frappent aujourd’hui les peuples palestinien et israélien. L’inanité des illusions politiques de ces deux présidents et de leur maître américain, font porter à la France la responsabilité de voir ce conflit s’étendre et embraser le Proche-Orient.