Si la posture va-t-en-guerre de Macron contre la Russie – peu glorieuse au regard de sa passivité face au génocide perpétré par Israël contre le peuple palestinien –, relève davantage d’une opération de diversion pour détourner l’opinion des méfaits de sa politique économique et sociale ; il n’en demeure pas moins, que sa croisade de Don Quichotte contre Poutine est hasardeuse et irresponsable.
Dans un monde de tensions extrêmes – conséquence de la crise cyclique du capitalisme – en Europe, au Proche et au Moyen Orient, et dans la zone Indo-Pacifique entre la Chine et les Etats-Unis, le rôle de la France est de s’ériger en force de paix, et non en trublion dans une Europe ballottée entre les intérêts d’une voyoucratie financière, défendus par les technocrates de l’UE ; d’oligarques corrompus sacrifiant la vie des Ukrainiens sur l’autel des profits générés par le sang versé ; et d’une alliance militaire, l’OTAN, bras armé de Washington sur le vieux continent.
Que les macronistes, héritiers de cette idéologie moyenâgeuse, qui voudrait que le monarque tout puissant envoie les gueux guerroyer et mourir pour Sa Majesté et sa cour, donnent l’exemple en abandonnant leurs privilèges de bourgeois, et qu’ils aillent, eux et leurs fils mourir pour l’Ukraine. Jean Jaurès déclarait que les guerres étaient provoquées par le choc des intérêts capitalistes, et qu’il était du devoir de la classe ouvrière de s’y opposer. La guerre en Ukraine n’est pas la guerre du peuple ukrainien. Elle n’est pas non plus la guerre du peuple Russe. La haine que la Macronie, une classe politique raciste ou indigne, et une presse soumise ou couarde, sèment dans le pays contre la Russie ou contre le peuple palestinien, est une haine de classe.
Oui, la France doit être solidaire avec le peuple ukrainien, mais elle ne doit pas soutenir Zelenski, ses oligarques, et les va-t-en-guerre qui les arment pour gaver les profiteurs de guerre. Oui, la France doit être solidaire du peuple palestinien – car c’est bien un peuple désarmé qui aujourd’hui est victime d’un honteux génocide – et condamner les crimes d’un État d’extrême droite fasciste – comme elle a condamné les crimes commis par le Hamas le 7 octobre. La France doit aussi assumer ses responsabilités, par son soutien à la politique d’annexion menée par Israël, qui a fait du Hamas – créé avec l’appui de l’État hébreu pour affaiblir l’OLP – le symbole de la lutte du peuple palestinien contre le colonisateur israélien.
Faut-il rappeler que le 1er novembre 2012 à Toulouse, au cours d’une cérémonie organisée par l’État français, sur le territoire français où il a été invité, un Premier ministre étranger allié de l’extrême droite israélienne, Benjamin Nétanyahou, appelait les juifs français à émigrer en Israël pour coloniser les territoires palestiniens, avec le silence complice du président de la République française, François Hollande. Qu’aujourd’hui face à la Russie, le président Macron veuille jouer à « La Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le Bœuf », ridiculise – comme avec Hollande – un peu plus la France. Mais, ce jeu, hélas, est dangereux pour la paix. Aussi, il faudra bien réfléchir avant de voter aux prochaines élections européennes, car cette Europe-là, avec ces gens-là, nous mène à la guerre !