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Billet de blog 13 avril 2022

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LA VALSE DES VIEUX DÉMONS

Piètre image que celle des trois candidats d’une gauche du passé, s’empressant d’appeler à voter Macron, sans doute pour certains avec l’espoir de se voir proposer un fauteuil ministériel.

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Pathétique, l’appel à l’unité des candidats et leaders de cette gauche moribonde, pour sauver une social-démocratie et un parti communiste à la dérive. Comment Fabien Roussel, après avoir sciemment permis qu’une alternative démocratique ne puisse être proposée aux Français, peut-il expliquer à ceux qui ont voté pour lui de devoir choisir entre la peste et le choléra ? Comment expliquer, si non par un ego démesuré et un combat d’arrière-garde, que le programme de l’Union Populaire porté par Mélenchon soit écarté – à 400 000 voix près – du choix proposé aux Français au deuxième tour de cette élection présidentielle, au profit d’un nouveau duel Le Pen – Macron ? Son appel à l’union aux prochaines législatives pour sauver les sièges des députés communistes siégeant encore à l’Assemblée nationale est grotesque. De même qu’est grotesque et ridicule l’appel à l’unité d’Olivier Faure, après qu’Hidalgo a mené une campagne d’insultes et de diffamation à l’encontre de Mélenchon, faisant de celui-ci son principal adversaire. Quant à Jadot, politicien carriériste de la même ligné que les Rugy et Compili, porteur d’une idéologie écologiste conservatrice – déjà acteur de la victoire de Macron en 2017 – comment pourrait-il rapprocher le parti d’EELV de l’Union populaire, qui dans son programme propose de rompre avec cette logique économique productiviste et consumériste, responsable de la surexploitation des ressources et du dérèglement climatique ? Un rapprochement pourtant nécessaire dans la perspective des prochaines élections législatives, mais aussi pour préparer l’alternative à cette Ve République monarchique aux institutions désuètes.

Choix mortifère proposé par ces vieux démons adeptes des vieilles combines politiciennes, pour se répartir des sièges électoraux et conserver les privilèges de partis gardiens de l’ordre établi, pour servir les intérêts du pouvoir des oligarques de l’industrie et de la finance. Dilemme douloureux proposé par ces politiciens d’un autre temps, que d’avoir à choisir entre un candidat caméléon tentant de pomper les voix exprimées par une grande partie de la jeunesse de notre pays au profit du programme de Jean-Luc Mélenchon, et une candidate porteuse d’un semblant de programme social en réalité financé par les prélèvements sociaux au profit du patronat, soutenue par la frange la plus raciste et haineuse de la société. Ces apprentis sorciers nous appellent – au nom d’un soi-disant front républicain déjà servi comme antidote en 2017 – à faire réélire, de nouveau par défaut, un président méprisant et arrogant instigateur d’une politique au profit des riches menant à l’appauvrissement des classes moyennes et populaires, et responsable de répressions sociales sans précédent, avec 2 500 manifestants blessés, 24 manifestants éborgnés, 5 mains arrachées et 1 décès lors de la révolte des Gilets jaunes, et des mouvements sociaux qui ont jalonné son quinquennat. De quelle légitimité pourra se réclamer le vainqueur de ce deuxième tour ? L’abstention, les votes blancs, nuls, et ceux exprimés au profit de son opposant(e) feront de lui ou d’elle, un ou une président(e) élu(e) par défaut, sans pouvoir prétendre gouverner au nom des Français. Bien entendu, chacun votera le 24 avril en son âme et conscience. Pour ma part, je ne me laisserai pas à nouveau aspirer par ce « piège à cons ». Je ne voterai ni pour Le Pen, ni pour Macron.

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