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Billet de blog 13 juin 2024

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LE PRÉSIDENT DU CHAOS

Jamais sous la Ve République, un président n’avait plongé la France dans un tel marasme.

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Un président hautain, méprisant et cynique au service des ultra-riches et des multinationales, réprimant par une violence inouïe la révolte des Gilets jaunes ; gérant la crise sanitaire du Covid en servant les intérêts de l’industrie pharmaceutique américaine avec la complicité de la présidente de la Commission européenne, Ursula Von Der Leyen soupçonnée de corruption. Un président pratiquant un exercice du pouvoir autoritaire ; imposant par le 49.3 les lois antisociales exigées par Bruxelles ; refusant le débat démocratique lors de la dernière présidentielle ; provoquant une crise politique et institutionnelle inédite sous la Ve République. Un président ouvrant la voie du pouvoir à l’extrême droite, notamment en faisant voter, avec les voix des députés RN et LR, la loi immigration. Un président violant les libertés fondamentales à Mayotte, bafouant les accords de Nouméa et créant en Nouvelle-Calédonie un climat insurrectionnel. Un président communiquant, agité, utilisant les commémorations du débarquement comme tribune pour faire campagne en faveur de la liste macroniste aux élections européennes. Un monarque organisant à l’Élysée un somptueux dîner de gala, alors qu’en France la pauvreté touche aujourd’hui près de 12 millions de personnes.

Ce président qui a mené la France au chaos, aujourd’hui aux abois après la cinglante défaite des macronistes aux européennes, dissout l’Assemblée nationale. Si, dans la chienlit dans laquelle il a plongé le pays, cette dissolution est légitime, les conditions dans lesquelles il impose les scrutins du 30 juin et 7 juillet 2024, s’apparentent davantage à une tentative de coup d’État qu’à un processus démocratique. Deux fois élu par défaut au nom du front républicain, face au danger de l’extrême droite qu’il a lui-même créé, le monarque président agite aujourd’hui l’épouvantail de ce qu’il nomme « l’extrême gauche ». Il a même l’indécence de déclarer, que face à l’union des partis de gauche, le Front populaire, dont il vient de créer les conditions : « Léon Blum doit se retourner dans sa tombe ». Que Léon Blum, qui en 1936 a trahi la jeune République espagnole en signant avec l’Angleterre un pacte de non-intervention, laissant les mains libres à Hitler et à Mussolini de faire de la guerre civile en Espagne un laboratoire de guerre – comme le sont aujourd’hui l’Ukraine et la Palestine –, puisse se retourner dans sa tombe est dans l’ordre des choses ! Plus grave serait l’idée que Jean Jaurès, qui a péri assassiné sans jamais trahir la classe ouvrière, puisse se retourner dans sa tombe face à l’exigence d’opposer un front commun salutaire des forces de gauche et du monde du travail, au danger de l’extrême droite et des droites, y compris de la droite macroniste. Danger pour notre démocratie, que Macron n’a cessé d’affaiblir, mais aussi pour nos droits sociaux ; pour l’avenir de nos services publics, dont la santé et l’éducation nationale ; pour le pouvoir d’achat et les conditions de subsistance des classes moyennes et populaires.

Face aux blocs politico-financiers autour desquels s’unissent aujourd’hui, les forces politiques de droite et les puissances de l’argent, l’union des partis de gauche et des forces sociales est la seule réponse possible à la crise que traverse notre démocratie. Les divisions de la gauche, souhaitées par la classe dirigeante et les politiciens qui la servent ; propagées par les journalistes serviteurs de l’idéologie dominante et les médias des patrons de l’industrie et de la finance ; agitées comme épouvantail par une vieille classe politique discréditée par ses trahisons, seraient la dernière marche offerte à l’extrême droite, sur la voie vers le pouvoir que la Macronie lui a ouvert. Jamais sous la Ve République, un président n’avait plongé la France dans un tel marasme. 

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