Dans le contexte de crise sociale que traverse la France, avec une inflation galopante facteur de profits pour les entreprises du CAC 40 (142 milliards de bénéfices en 2022) ; avec l’appauvrissement des classes moyennes et populaires, et l’acharnement d’un pouvoir politique soumis aux intérêts des puissances financières à vouloir imposer une réforme des retraites rejetée par 70% des Français ; avec une guerre en Ukraine pourvoyeuse de fonds à l’industrie de guerre américaine, et ruineuse pour les peuples d’une Europe vassalisée ; voilà que surgit le spectre de la crise financière et d’une crise économique mondiale. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, comme lors des années précédant la Deuxième Guerre mondiale, la crise cyclique du capitalisme nous ramène aux réalités d’un système prédateur aux règles économiques archaïques, dévastateur pour la planète et meurtrier pour le genre humain.
Après le krach boursier de 2001-2002 provoqué par l’éclatement de la « bulle internet », puis la crise financière des « subprimes » de 2008, la faillite de la banque des entreprises de la « high-tech » – la Silicon Valley Bank –, dévoilée publiquement le 9 mars 2023, sème la panique à Wall Street. Cette faillite qui dans la foulée a entrainé en Bourse 52 milliards de dollars de pertes financières pour les quatre plus grandes banques américaines, a fait perdre à Paris, 4,49% à la Société générale, 3,82% à la BNP Paribas, 2,48 % au Crédit Agricole ; en Allemagne, 7,35% à la Deutsche Bank ; en Angleterre, 4,09% à la Britannique Barclays ; en Suisse, 4,53% à l’UBS. Sur la périodicité de ces krachs boursiers, le site Andlil Trader Insid écrit : « Il est indispensable de bien comprendre l'histoire de la finance pour la comprendre, et ainsi voir que ces krachs ne sont qu'un éternel recommencement d’enchaînement de cycles haussier et baissier. Néanmoins, accompagnée par le développement de nos technologies allié au phénomène de globalisation, la fréquence des krachs boursier s'accélère de plus en plus, ainsi que leur impact sur l'économie mondiale ».
Cette accélération des « cycles haussier et baissier » aboutissant aux crises financières, s’inscrit aujourd’hui dans un contexte de crise cyclique du capitalisme, et de son corollaire, l’entrée dans une économie de guerre avec comme perspective une nouvelle guerre mondiale annoncée, que seuls les naïfs s’obstinent à ignorer, et que les propagandistes va-t-en-guerre s’emploient à dissimuler pour mieux manipuler l’opinion, et le temps venu de la justifier. La crise économique mondiale est inéluctable, elle ne peut être que retardée, le temps que les protagonistes d’un conflit armé généralisé aient finit leurs préparatifs militaro-économiques : en Europe, une Union européenne vassalisée dirigée par une classe politique allemande revancharde sous le diktat de Washington, face à une Russie émergente en conflit d’intérêts avec un Occident en crise ; en Asie, une Amérique endettée en perte d’influence face à une Chine économiquement conquérante, constituant avec la Russie et trois autres pays émergents ( l’Inde, le Brésil et l’Afrique du Sud) une puissance – le BRICS – de près de 42% de la population de la planète et 25% du PIB mondial, à laquelle une douzaine de pays demandent d'adhérer, dont l'Arabie Saoudite et l'Iran. Arabie Saoudite et Iran, deux pays rivaux du Moyen-Orient qui le 10 mars 2023 à Pékin signent un accord permettant « la réouverture de leurs ambassades et missions dans un délai n’excédant pas deux mois » […] « pour mettre en œuvre cet accord, organiser le retour de leurs ambassadeurs et discuter des moyens de renforcer les relations bilatérales ».
Les balivernes de ceux qui passent leur temps à nous conter la guerre d’Ukraine comme un roman feuilleton, dans lequel les « forces du bien occidentales » affrontent les « forces du mal poutiniennes », ne résistent pas à l’analyse d’une conjoncture où les alliances internationales sont bouleversées par la montée des puissances émergentes, face à un Occident voulant uniformiser le monde et mondialiser l’économie, pour pérenniser sa prospérité sur le dos de ses propres populations et de celles des autres pays de la planète. Pour les trusts industriels et financiers, la guerre est – comme à chaque crise du capitalisme – la solution pour sortir du chaos dans lequel l’économie mondiale est précipitée. La lutte menée aujourd’hui contre cette classe politique cynique, méprisant la majorité des Français opposés à cette réforme calamiteuse des retraites, est indissociable du combat pour la paix que le monde du travail doit imposer à ces mêmes gouvernants. Les peuples, qui n’ont pas vocation à se haïr et à se faire la guerre, se doivent de bâtir des sociétés plus justes et plus humaines, et reléguer ce vieux monde aux oubliettes de l’histoire.