Qui serait assez naïf pour ignorer l’engagement européo-libéral et pro-atlantiste de Glucksmann ? De l’implication de Mélenchon dans la décision inattendue d’écarter Raquel Garrido, Danielle Simonnet ou Alexis Corbière ? De la manœuvre sournoise de cette vieille social-démocratie alliée aux puissances financières – dont la Macronie en est la synthèse – dans la candidature grotesque de Hollande ? Quelle myopie pourrait contaminer collectivement les Français, pour ne pas voir la collusion de cette presse des puissants patrons de l’industrie et de la finance, et de ces journalistes des médias publics, porte-paroles de l’idéologie dominante, qui dédiabolisent l’extrême-droite et banalisent ses thèses racistes ; qui animent une campagne de propagande et de désinformation inouïe pour discréditer cette nouvelle union des forces de gauche ; pour promouvoir cette tentative opportuniste et burlesque de cet ex-président qui a trahi le peuple de gauche pour servir les intérêts des puissances de l’argent et des multinationales, et qui a conduit la Macronie au pouvoir ?
L’ampleur des mobilisations de ce dimanche 15 juin 2024 dans l’ensemble du pays à l’appel des syndicats, des partis de gauche et de nombreuses associations, et le puissant élan populaire soulevé par le nouveau Front populaire inhibent ces manœuvres politiciennes et médiocres. François Ruffin a raison, « arrêtons ces conneries ! », sous peine de trahir les engagements pris et l’espoir qu’ils ont fait naître. Ce Front populaire n’appartient ni à Glucksmann, ni à Mélenchon, et encore moins au candidat de diversion Hollande. Ce Front populaire est l’incarnation d’une volonté populaire de faire barrage à l’extrême droite, mais aussi l’expression d’une détermination de mettre fin à l’injustice sociale, au démantèlement des services publics, à l’appauvrissement des classes moyennes et populaires, initiés par Hollande et poursuivis par Macron et les droites.
Les droites et l’extrême droite, ainsi que les pseudo-journalistes, leurs porte-voix, ne s’y trompent pas. L’exploitation qu’ils font de la mise à l’écart d’élus LFI qui n’ont pas démérité, et qui n’ont jamais trahis leur engagement est dommageable pour l’espoir, mais aussi pour ce mouvement que Mélenchon a eu le mérite de créer, et qu’aujourd’hui il fragilise. N’en déplaise à Jean-Luc Mélenchon, on ne peut pas, par sectarisme, écarter des listes de la France insoumise – mouvement pour qui j’ai toujours voté et à qui je demeure fidèle – des femmes et des hommes qui ont honoré leur mandat, et reconduire Adrien Quatennens – même s’il s’est acquitté de la condamnation que la justice lui a infligé – mais qui demeure un symbole des violences contre les femmes. En écartant ces élus, la direction de LFI, contribue à trahir l’espoir, tel que le font les Hollande, Guedj et consort, roues de secours du pouvoir de l’argent.