Si le 7 juillet 2024, le vote majoritaire des Français a exprimé leur volonté de ne pas laisser l’extrême droite accéder au pouvoir, la majorité relative obtenue par les députés du Nouveau Front Populaire, élus sur le seul programme crédible et chiffré présenté aux électeurs, a suscité l’espoir d’une rupture avec les politiques antisociales menées par Sarkozy, puis par Hollande et Macron. Or, une semaine après ces élections législatives, un président affaibli, décrié et isolé, tente d’usurper le résultat des urnes, avec la complicité d’une voyoucratie politique soucieuse de préserver les intérêts financiers de la classe possédante et des milieux d’affaires.
Si les sociaux-démocrates géniteurs du macronisme, les droites dites centristes ou républicaines, et l’extrême droite s’allient pour s’opposer à la nomination d’un gouvernement de rupture avec ce système de caste sociale, qui depuis des décennies appauvrit les classes moyennes et populaires, les tergiversations au sein du Nouveau Front Populaire participent aussi – par ego pour les uns ou par intérêt d’appareil pour les autres – à la confiscation de cet espoir. L’absence d’un accord sur la désignation d’un Premier ministre résulte aussi, ne soyons pas naïfs, des pressions subies par le Nouveau Front Populaire de la part d’une sociale démocratie liée aux milieux d’affaires et à la finance.
Trahir cet espoir entraînerait des conséquences désastreuses pour les partis du Nouveau Front Populaire, mais aussi pour la France. Laisser la voie libre aux comploteurs de Renaissance, UDI, Horizons, LR et RN, sous la houlette d’un monarque président engagé à défendre les intérêts des multinationales et à enrichir les ultra-riches, conduirait à assassiner l’espoir de millions d’ouvriers, d’employés, de petits commerçants et agriculteurs, des 12 millions de pauvres (18,46% de la population française), victimes des politiques antisociales menées par – ou avec la complicité – de ces politiciens aujourd’hui en quête de virginité. Trahir cet espoir, conduirait à ouvrir assurément les portes du pouvoir à l’extrême droite.