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Billet de blog 16 janvier 2025

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LE PREMIER SECRÉTAIRE DU PS PRIS À SON PROPRE PIÈGE

Alors que le Premier ministre Bayrou confie le débat sur la réforme des retraites aux partenaires sociaux – à l’heure où la CGT conforte sa place de première organisation représentative des salariés des très petites entreprises avec 27,64 % des voix –, le piège tendu par Bayrou à « Monsieur compromis » met le Parti socialiste au pied du mur.

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Comment ne pas souligner le silence assourdissant des médias sur les résultats de l’élection syndicale 2024 des salariés des TPE et des employés à domicile (scrutin du 25 novembre au 9 décembre 2024), où la CGT ressort victorieuse ! Elle conforte sa place de première organisation représentative des salariés des très petites entreprises avec 27,64 % des voix, et creuse l’écart en finissant près de 13 points devant la CFDT, 2e organisation syndicale. C’est un message fort envoyé en direction des pouvoirs publics et des entreprises en faisant le choix du syndicalisme de lutte et de proximité porté par la CGT pour conquérir de nouveaux droits. Si Bayrou prend aujourd’hui les socialistes à leur propre piège en les acculant à quémander un compromis – leurs manœuvres politiciennes tendant à isoler et à affaiblir les insoumis convergeant avec l’objectif des macronistes et des droites –, le troisième volet de l’arnaque gouvernementale qui conduirait à faire voter par l’Assemblée nationale des aménagements à la marge, n’est qu’une méthode habile pour gagner du temps, et à terme de préserver la réforme actuelle imposée par le 97.3.

Les dissensions au sein du PS entre élus et caciques sociaux-démocrates sur la parodie de négociation menée par Olivier Faure avec le gouvernement Bayrou sur la réforme des retraites, témoignent de l’impasse dans laquelle le piège tendu à la gauche radicale a plongé ce « parti dit de gouvernement », traditionnellement chargé de servir les intérêts des classes possédantes. La manœuvre conjointe visant à marginaliser La France insoumise, entreprise par les socialistes, les écologistes, et le dirigeant communiste Fabien Roussel ambitionnant de combler le « vide social-démocrate » laissé par la déroute du PS à la suite des trahisons de Hollande durant son quinquennat, François Bayrou la retourne habilement contre ses instigateurs. Ainsi, le monsieur de « la gauche qui travaille » se voit contraint de subir le marchandage et le chantage du Premier ministre, et d’essuyer la déconvenue annoncée par « la gauche qui braille », qui elle honore les engagements pris envers ses électeurs. En faisant sien le burlesque pamphlet : « Il y a une gauche qui braille et une gauche qui travaille » des carriéristes de la politique et des caciques sociaux-démocrates, Olivier Faure confirme l’orientation à droite prise par la PS.  

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