Qui peut prétendre qu’un pays gouverné par l’extrême droite, de surcroît intégriste et religieuse – avec comme ministre de la Défense un personnage haineux proclamant en 2017 : « Le temps est venu d’assassiner Assad », en 2018 : « Nous allons ramener le Liban à l’âge de la pierre » et en 2023 : « Nous combattons des animaux humains et nous agissons en conséquence », en promettant de les envoyer en « enfer » –, est un pays démocratique ? Au lendemain de la formation par Netanyahu du gouvernement de coalition avec l’extrême droite religieuse, la procureure générale Gali Baharav-Miara exprime ses craintes sur « une démocratie qui n’en a que le nom, pas l’essence ».
Yoav Gallant a successivement dirigé l’Enseignement supérieur ; les Ressources en eau ; l’Éducation ; l’Immigration et de l’Intégration ; la Construction et le Logement. Ce militaire, aujourd’hui ministre de la Défense d’Israël, prétendant mener « une guerre des fils de la lumière contre les fils des ténèbres », nous ramène à plus de 1 000 ans en arrière, quand selon la Bible la secte juive des esséniens devait mener à la fin des temps contre les fils de Ténèbres, c'est-à-dire les païens et les mauvais juifs ; un combat contre les ennemis de Dieu – que l’Amérique a fait sien –, celui du Bien – la Lumière –, contre le Mal – les Ténèbres –. Est-ce à cette apocalypse que Netanyahu se réfère en déclarant : « Si Israël, le Hezbollah et les Etats-Unis agissent vraiment selon leurs convictions, ce sera une guerre mondiale sans limite ! » (Business Bourse 13/10/2023)
C’est à cet Israël-là, que la Macronie veut solidariser la France laïque et démocratique. C’est cet Israël-là que les États-Unis et ses vassaux européens arment et défendent, et non le peuple israélien. Une fois que le peuple israélien aura enterré ses morts, et le peuple palestinien les siens, ils devront tous deux tirer la leçon du drame dans lequel les ont plongés les fanatismes religieux et les politiciens occidentaux. Ils devront se battre contre leurs propres démons pour qu’enfin vive une nation palestinienne et une nation israélienne avec pour emblème sur leurs drapeaux, la colombe de la paix. Il ne suffit pas de permettre au peuple de voter pour être une démocratie, pas plus qu’il ne suffit pas de pouvoir voter pour être un peuple libre. Un peuple qui participe à la persécution d’un autre peuple, n’est pas un peuple libre. Réduit à la servitude, il se rend complice de son propre malheur.