Après avoir saturé, en continu, les écrans de télévision d'images illustrant les odieux massacres commis par le Hamas en Israël, les médias des grands patrons de presse pratiquent l'information de l'autruche dès lors que les crimes sont commis par l'État d'Israël. Silence sur les manifestations de soutien au peuple palestinien dans les pays arabes, et en France malgré leur interdiction. Pas d'images de l'exode de la population de Gaza privée d'électricité, d'eau, de gaz ; ni des 2 215 tués par les bombes de Tsahal, dont 724 enfants (bilan du 14/10/2023) ; tout juste des images de ruines fumantes sur des commentaires relatant des actes de même nature, avec des qualificatifs complaisants ou défiants, voir accusateurs selon l'origine des auteurs des faits. Ces diffuseurs de l'information officielle distillée par le pouvoir - comme au pays de Poutine -, pratiquent un art d'informer partisan, rodé dans les tréfonds de la guerre en Ukraine.
Ce métier autrefois envié et respecté est aujourd’hui pratiqué par des communicants nourris dans les gamelles alléchantes des maîtres de l’industrie et de la finance. Des commentateurs titulaires d’une carte de presse pour qui, selon les déclarations de Yoav Gallant, ministre de la Défense du gouvernement d’extrême droite israélien, la vie d’un palestinien a moins de valeur que celle d’un israélien : « Nous combattons des animaux humains et nous agissons en conséquence », promettant de les envoyer en « enfer ». En 2017, il déclarait : « Le temps est venu d’assassiner Assad », et en 2018 : « Nous allons ramener le Liban à l’âge de la pierre ».
Les intégrismes religieux – celui incarné par le Hamas, comme celui pratiqué par l’extrême droite au pouvoir en Israël – s’alimentent, pour le premier des injustices et des violences faites au peuple palestinien, pour le second de la politique expansionniste d’un État colonisateur. Tous deux nourrissent la haine raciale et prennent en otage les populations. Des populations prises aussi en otage par la cupidité de politiciens véreux au pouvoir en Israël, et de dirigeants du mouvement palestinien davantage soucieux de leurs intérêts personnels que de la cause de leur peuple ; mais aussi victimes des stratégies géopolitiques des États-Unis et de leurs vassaux européens, dictées par des intérêts égoïstes nationaux et les profits de leurs multinationales. En n’œuvrant pas pour la création légitime d’un État palestinien, ces puissances – dont la France sous les mandats de Sarkozy, Hollande et Macron –, portent la responsabilité du drame que vivent les peuples palestiniens et israéliens.
De ces réalités, la presse des grands patrons de l’industrie et de la finance n’a que faire. La mission de ses journalistes est de scénariser les conflits armés pour alimenter l’audimat, et diffuser la propagande de l’idéologie dominante des puissances de l’argent. Aussi, rendons hommage à la presse indépendante, et aux journalistes qui ont l’honnêteté de pratiquer ce métier avec équité.