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Billet de blog 17 février 2017

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LE DOUBLE JEU DU PCF ET LE CYNISME DU CANDIDAT SOCIALISTE

« Le simple fait d’annoncer un accord avec le PC affaiblira Mélenchon. Cela permettra de récolter quelques points de plus dans les sondages, donc de dépasser Fillon et de rattraper Macron ». (Benoît Hamon)

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Signataire de la pétition « Pour une coalition entre Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot », j’ai participé vendredi 10 février à un « apéro citoyen » à Toulouse. Quelle a été ma surprise, et celle de l’assemblée, que d’entendre des représentantes du Parti communiste, déclarer « qu’elles étaient contre Mélenchon ». La riposte d’un participant a été de leurs signifier que le PCF s’était officiellement rallié à Jean-Luc Mélenchon. Quant à moi, de préciser que si l’esprit de la réunion était de se prononcer contre l’un, ou l’autre des trois candidats de gauche, l’apéro citoyen n’avait plus lieu d’être.

Le 15 février, le Canard Enchaîné révèle une rencontre « discrète » entre Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, et Benoît Hamon, avec « Au centre de leurs discussions : un accord législatif entre le PS et le PC ». Sur Facebook, Pierre Laurent dément : « Le Canard enchaîné de ce jour prétend relater, dans une brève information, une conversation qui aurait eu lieu entre Benoît Hamon et moi-même à propos d’un « accord législatif PC-PS. Dommage, le tuyau du Canard était cette fois percé. L’intégralité des propos qui me sont attribués ont été inventés. Jamais je n’ai prononcé un seul des mots qui me sont prêtés. » Pierre Laurent ne nie donc pas la tenue de cette réunion, et se justifie : « Nous sommes libres de discuter avec vous de ce sujet, puisque Mélenchon a décidé unilatéralement de présenter des candidats contre des députés communistes sortants. » 

Pour l’électeur de gauche que je suis, le double discours du PCF et le comportement ambigu du candidat socialiste me posent problème, et remet en question mon engagement pour une coalition des trois candidats de gauche.                                                                                       Pierre Laurent, qui réclame « un accord viable qui ne soit pas remis en question par la direction du PS après la présidentielle », semble se préoccuper davantage de marchandage avec le PS pour sauver les mandats du PC aux législatives, que de proposer une alternative à la politique antisociale du quinquennat Hollande, et à celles que pourraient mener Fillon, Macron ou Le Pen. Pourtant, le 23 novembre 2016, André Chassaigne, député communiste et président du groupe « Gauche démocrate et républicaine » à l’Assemblée nationale, déclarait sur LCI : « Moi je n’ai pas l’habitude de vendre mon âme pour un plat de lentilles ».                                                                                                                         Benoît Hamon lui, confirme son choix de trahir ses engagements pris aux primaires socialistes, pour servir les intérêts d’un parti coutumier de combines électorales. Son objectif avoué étant d’affaiblir Jean-Luc Mélenchon : « Le simple fait d’annoncer un accord avec le PC affaiblira Mélenchon. Cela permettra de récolter quelques points de plus dans les sondages, donc de dépasser Fillon et de rattraper Macron ». Ainsi, la vieille tambouille électorale entre le PS et le PC semble être sur le feu. 

De fait, la pratique par Benoît Hamon des vieilles méthodes tacticiennes d’un parti sclérosé, ainsi que le double jeu de Pierre Laurent, semblent avoir définitivement compromis une possible coalition de gauche à la présidentielle. Aussi, Jean-Luc Mélenchon apparaît être le seul candidat de gauche radicalement opposé au « système ». Avec 53% de candidates et de candidats investis, sans appartenance à un parti politique, la France insoumise se présente comme un mouvement ouvert à la société civile, porteur d’un programme cohérent, élaboré collectivement par des milliers d’hommes et de femmes déterminés à rompre avec le passé.                                                             La question que se posent aujourd’hui, celles et ceux qui espéraient en un possible rassemblement autour de Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot, est celle du meilleur choix à faire en avril prochain, pour changer la société et construire l’avenir en commun.

 Quel est le candidat de gauche qui s’appuie sur un programme précis et crédible, élaboré bien avant que les primaires de droite ou socialistes n’aient lieu ? Quel candidat s’oppose aux tractations et combines de parti ? Quel candidat, par ses propositions, apporte des solutions aux problèmes écologiques, sociaux, institutionnels, posés par la situation dans laquelle Hollande, Valls, Macron laissent notre pays ? Aujourd’hui, seul le candidat de la France insoumise rassemble les conditions, pour que la gauche puisse être présente au deuxième tour de l’élection présidentielle. Pour ma part, faute d’un accord sur une candidature de la Gauche scellée par un contrat de gouvernement, je rejoins le France insoumise, convaincu que les françaises et les français, auront le bon sens de voter pour Jean-Luc Mélenchon. 

Léo Mira - Ex-journaliste reporter d’images -Auteur de « Moi, président… La trahison » - Électeur de Benoît Hamon aux primaires socialistes

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