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Billet de blog 17 mars 2023

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SERIONS-NOUS GOUVERNÉS PAR DES CHARLATANS ?

Après les mensonges de ministres manipulateurs, l’imposture d’un monarque président au service des puissances financières de Bruxelles.

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Après avoir menti sur la pérennité  du régime des retraites et sur les avantages de sa réforme, et après avoir menacé de dissoudre l’Assemblée nationale si les députés LR ne la votaient pas, comment interpréter la justification du passage en force par le 49.3  pour imposer à la représentation nationale et au peuple une réforme rejetée par 70% des Français et 90 % des actifs de ce pays, le monarque président invoque les marchés financiers en déclarant : « Je considère qu’en l’état, les risques financiers, économiques sont trop grands. » Pourquoi ne l’a-t-il pas dit avant, au lieu de mentir aux Français en faisant croire que notre régime des retraites était en danger, alors qu’ en janvier 2023 devant la Commission des lois de l’Assemblée nationale, Pierre-Louis Bras, président du Conseil d'orientation des retraites (COR), contredit le prétendu déséquilibre financier en déclarant : « Les dépenses des retraites ne dérapent pas, elles sont relativement maîtrisées, dans la plupart des hypothèses, elles diminuent plutôt à terme. » ; et que la Première ministre, le ministre du Travail, et les autres sous-fifres gouvernementaux annoncent une « retraite minimale à 1 200 euros » au profit de 1,8 million de retraités, puis réduite à 40 000 bénéficiaires, avant que sous la pression du député Jérôme Guedj, co-président de la Mission d’évaluation des comptes de la Sécurité sociale, le ministre Olivier Dussopt ne reconnaisse que « les services estiment, selon les générations, qu’entre 10 000 et 20 000 personnes franchiront le seuil des 1 200 euros par cette seule mesure »

Un pouvoir de moins en moins légitime  

La réélection d’un président sortant ne recueillant au premier tour, le 10 avril 2022, que 27,85% des votes exprimés – avec 72,13% de votes d’opposition cumulés et 26,31% d’abstentions –, élu au second tour par rejet de l’extrême droite avec 58,55% des votes exprimés et 28,01 d’abstentions, pose le problème de la représentativité démocratique dans une démocratie formelle conduisant à une monarchie présidentielle. Macron réélu, ne déclarait-il pas le soir du second tour : « Je sais que nombre de compatriotes ont voté pour moi non pour soutenir les idées que je porte mais pour faire barrage à celles de l’extrême droite. Je ne suis plus le candidat d'un camp mais le président de tous ». Le 19 juin 2022, aux élections législatives, avec 16,47% des inscrits et 37,58% des voix exprimés, les députés marconistes perdent la majorité absolue à l’Assemblée nationale, ce qui les interdits de pouvoir prétendre exprimer la volonté du peuple français. Qu’aujourd’hui, ce même président, ses ministres, et ses députés godillots proclament que sa réforme des retraites a été voulue par la « majorité des Français » qui ont voté pour lui est une imposture. 

Un délit anti-démocratique  

Imposer une réforme injuste et injustifiée par un acte institutionnel (le 49.3), mais profondément anti-démocratique, après avoir rejeté la proposition de dialogue d’une inter-syndicale unie, et après que ses ministres aient tenté de marchander les voix de certains députés du groupe LR et du groupe Liot, relève de pratiques indignes d’une démocratie, qui fait dire au député LR de l'Aisne, Julien Dive, sur France Bleu Picardie : « qu’il votera contre le texte, malgré l'avis de son parti et les coups de fil reçus pour tenter de le convaincre du contraire » (14 mars 2023) ; ou au député LR Pierre Cordier : « J’étais dans un salon de l’Assemblée il y a quelques jours et je dis sous forme de clin d’œil à un ministre qui était présent et que je ne citerai pas : Si vous voulez que je vote la réforme, vous me donnerez 35 millions d’euros pour les Ardennes, j’en ai besoin parce que sur mon territoire, y’a de grosses difficultés.”  Vous m’intéressez, vous m’intéressez, monsieur le député,” m’a-t-on dit en me courant légèrement après. Je peux vous dire qu’il y a aussi des parlementaires à qui ont a fait des propositions sympathiques pour leur territoire » (Libération 15 mars 2023).

Marchander les acquis sociaux des Français auprès des financiers de Bruxelles

 « C’est la réforme ou la faillite ! », répétait ces temps derniers à qui voulait l’entendre le ministre délégué aux comptes publics Gabriel Attal. Or, sur les plateaux de télévision, tous les économistes s’accordent pour dire que le rejet de la réforme macroniste des retraites n’aurait aucune incidence sur le comportement des marchés financiers. Macron aura usé de tous les moyens pour tromper l’opinion. Ce qui est manifeste, c’est que ce président des riches obéit aux directives de Bruxelles pour brader les acquis sociaux des Français, afin de niveler l’Europe par le bas. Comme l’avait fait Hollande durant son quinquennat. Un ex-président cynique et ridicule, qui aujourd’hui déclare sur France info : « qu’il regrette le défaut de dialogue et de respect des compromis sociaux » (13 mars 2023). Lui, qui a utilisé le 49.3 six fois ! Notamment pour faire passer son infâme loi Travail, elle aussi exigée par Bruxelles. Dans quelle République vivons-nous, gouvernés par des monarques présidents cyniques et arrogants, qui ne respectent ni leur parole, ni les engagements pris devant les électeurs ?  De quelle légitimité se drape cette classe politique hors sol, qui confisque la démocratie pour servir les intérêts boursiers d’une finance faisant dicter ses lois par les polichinelles technocrates de Bruxelles ? La brutalité qu’exerce le président Macron avec le 49.3 à l’égard des Français, cristallise des colères provoquées par sa réforme ; par l’inflation galopante et l’appauvrissement des classes moyennes et populaires ; et des colères refoulées depuis la révolte des Gilets jaunes. Faudra-t-il qu’à la violence politique pratiquée par un pouvoir de moins en moins légitime, réponde une violence sociale jusqu’à ce jour contenue, pour que le monarque ouvre les fenêtres de son palais et entende le courroux du peuple ?  

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