Qui a mené l’extrême droite aux portes du pouvoir, si non Hollande par la trahison de ses engagements une fois élu en 2012 ? Si non, le Parti socialiste qui a fait élire Macron en 2017 et fourgué ses ministres à la Macronie ? Si non Macron ex-ministre de Hollande, qui après un quinquennat de violences sociales et policières nous joue une fois encore l’hymne à la peur ? Si non Hidalgo, Roussel et Jadot qui ont permis ce second tour mortifère ? Il est trop facile de venir aujourd’hui jouer hypocritement les moralisateurs en appelant à voter Macron. Vouloir donner des leçons de démocratie, alors que Hollande, Macron et les sociaux-démocrates – avec leurs alliés de droite –, serviteurs zélés du patronat et de la finance ont réprimé les mouvements sociaux, voté les pires lois antisociales, appauvri les classes moyennes et populaires, faisant ainsi le lit à l’extrême droite. Vous qui avez magouillé, trahi, gouverné au profit de vos amis oligarques Bolloré, Bouygues, Drahi, Mohn, Lagardère, Dassault, Pinault, et autres McKinsey, vous aussi avez des comptes à rendre au peuple. C’est vous, par votre cupidité, vos ambitions, vos trahisons, par vos idéologies au service de l’ordre établi et de la mondialisation, ou par intérêt de classe, c’est vous qui avez tracé le chemin par lequel le racisme et la haine sont aux portes du pouvoir. Vos appels à l’union sans vous remettre en cause sont indécents, et insultants pour ces 21,95 % d’électeurs qui ont voté Mélenchon. Entendez ces colères qui montent, de ceux qui n’arrivent plus à se nourrir ; de ceux qui n’arrivent plus à se chauffer ; de ceux qui n’arrivent plus à se soigner ; de ceux qui n’arrivent plus à se déplacer ; de ces personnels soignants, enseignants, ouvriers, employés, commerçants, méprisés et mal traités par un monarque président des riches, mais aussi déprisés par une classe politique hautaine, enfermée dans son confort petit bourgeois, proposant au bon peuple de résoudre les problèmes d’environnement en se chauffant moins – alors que beaucoup n’arrivent plus à se chauffer –, ou en achetant une voiture électrique –, alors que nombreux sont ceux qui n’arrivent même plus à acheter du carburant pour faire rouler leur véhicule. Ce décalage entre une classe politique hors sol et une majorité de Français appauvris renforce l’extrême droite. Une extrême droite dopée par la marginalisation de millions de Français, victimes de cette politique antisociale d’un président qui s’était engagé en 2017 à éradiquer les extrêmes, aujourd’hui président candidat caméléon empruntant – entre autres – à Jean-Luc Mélenchon « la planification écologique ». Un président candidat charlatan, promettant de faire demain ce qu’il n’a pas fait durant cinq ans.
Le slogan « tout sauf Macron », s’il exprime le désarroi et la colère de millions de Français trahis et abandonnés par ce candidat des riches, mais aussi par cette droite libérale et cette gauche dite républicaine, il ne peut justifier un vote pour une candidate qui au-delà de l’idéologie sectaire et raciste qu’elle incarne, est une alliée politique des puissances de l’argent. Comment veut-elle financer sa prétendue politique sociale qu’elle promet aux Français, si non par les prélèvements sociaux et les baisses d’impôts au profit du patronat ? Marine Le Pen est la roue de secours du pouvoir de l’argent et de nos oligarques – comme l’a été la sociale démocratie avec Hollande en 2017 –, quand la droite libérale (LR, centristes et aujourd’hui LREM) rejetée par le peuple, n’est plus en mesure de gouverner. Voter Le Pen pour ces femmes et hommes victimes des politiques néolibérales ou ultralibérales menées par Sarkozy, Hollande et Macron est un non-sens.
Si le rassemblement des écologistes, des communistes et de l’Union populaire – avec pour objectif de rompre avec le système productiviste et consumériste cause des inégalités sociales et du désastre écologique –, est indispensable pour gagner les législatives et se préparer à gouverner ensemble et autrement, cette union ne pourra pas faire l’économie d’un débat franc et loyal tirant les leçons du passé. Un accord des appareils pour sauver des élus communistes, socialistes ou écologistes à la dérive, non seulement serait une trahison des électeurs de l’Union populaire qui se sont portés sur Mélenchon au premier tour, mais reléguerait le combat mené depuis plus de dix ans par La France insoumise à un passé de compromission aujourd’hui définitivement rejeté par les Français. C’est autour du programme de l’Union populaire qui a recueilli 7,7 millions de voix que doivent se rassembler les électeurs écologistes, communistes, socialistes, et au-delà tous ceux qui souffrent et qui espèrent de pouvoir vivre dans une société plus équitable, garante de tolérance et de justice sociale dans un environnement d’équilibre entre l’homme et la nature. Qu’un compromis avec le PCF sur l’énergie nucléaire et avec EELV sur sa position pro-atlantiste puisse intervenir est compréhensible, mais pas des concessions qui puissent dénaturer le vote du premier tour, et ouvrent la voie à des trahisons futures. Quant au PS, qui depuis cinq ans fournit ministres et soutiens à la Macronie, il ne lui reste qu’à assumer définitivement ses orientations néolibérales et mondialistes, et à rejoindre LREM. Quelle infamie, que de penser que le dénigrement et les insultes proférées par Hidalgo et Delga à l’égard de Mélenchon et La France insoumise puissent être oubliés le temps d’une union de circonstance.