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Billet de blog 17 octobre 2025

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PS : LE RETOUR DU HOLLANDISME

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Image à la fois symbolique et édifiante : celle de François Hollande, élu sur le programme du NFP, applaudissant chaleureusement et longuement, depuis les bancs du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, le Premier ministre macroniste Lecornu. Le candidat socialiste de 2012 – celui du fameux « Moi, président ... » – devenu symbole de la trahison et de l’imposture, géniteur du président des riches – le monarque président Macron – pavoise aujourd’hui sur les plateaux de télévision, donnant le ton d’un Parti socialiste revenu à ses sources : trahir pour mieux servir les intérêts de la classe possédante. En sauvant le gouvernement Lecornu II par le refus de voter la censure proposée par LFI, les écologistes et les communistes – après d’obscures négociations d’antichambre avec les macronistes –, le Parti socialiste, sans qui Macron n’aurait pu accéder au pouvoir pour mener, plus de huit ans durant, sa politique anti-sociale et répressive à l’encontre du peuple, parachève son ralliement à une Macronie qu’il a lui-même enfanté. Jean-Yves Le Drian, Marisol Touraine, Olivier Dussopt, Florence Parly, Christophe Castaner, Élisabeth Borne, François de Rugy, Julien Denormandie, Emmanuelle Wargon, cette liste non exhaustive des ministres ou secrétaires d’État ayant un passé au Parti socialiste – sur les 122 ministres nommés depuis 2022 – témoigne du rôle joué par la social-démocratie dans la politique anti-sociale menée par la Macronie. Le 29 septembre 2025, les deux socialistes, Sacha Houlié et Belkhir Belhaddad, exilés en Macronie en 2016, rentrent au bercail et rejoignent le groupe Socialistes et apparentés à l’Assemblée nationale. Hier, parrains d’un régime qui promettait un monde nouveau, où les somptueux cadeaux fiscaux accordés aux riches devaient ruisseler pour nourrir le bon peuple ; aujourd’hui, au chevet d’une monarchie présidentielle décadente à l’agonie, les socialistes ferment la boucle d’un cycle de renoncement, maquillé un temps par l’alliance avec les forces de gauche au sein de la Nupes et du NFP, pour être sauvés de l’abîme dans lequel Hollande les avait précipités.

 En criant victoire, les socialistes offrent au peuple l’illusion d’un festin avec des assiettes vides. Comment croire à la parole d’une social-démocratie, qui, à l’image d’un Hollande élu président en 2022, ment et trahit toutes ses promesses de campagne. Comment croire à la parole d’un Parti socialiste, qui, la veille du vote de la mention de censure feint de ne pas entendre ce que lui dit le Premier ministre Lecornu : « la suspension de la réforme des retraites passera par un amendement au budget de la sécurité sociale » et non par une loi, comme le laissaient croire Faure et Vallaud. Que vaut la parole d’un parti socialiste, aligné sur une menace présidentielle jugée peu crédible – la dissolution de l’Assemblée nationale en cas de censure du gouvernement Lecornu II – d’avantage dictée par la peur d’un scrutin que par la volonté d’une cohérence politique. Comment croire aux déclamations d’apparatchiks qui tentent de nous faire avaler la couleuvre d’un compromis prétendument au service du peuple, alors que la suspension hypothétique de la réforme des retraites est conditionnée au vote des mesures anti-sociales du budget de la Sécurité sociale ; que la décision finale reviendra à une commission paritaire dominée par la droite ; et qu’en dernier ressort, le gouvernement imposera son budget par ordonnance, via l’article 47 de la Constitution. Le hollandisme, entaché de mensonges et de trahisons, revient au galop, sabre au clair et promesses en lambeaux, pour sauver son ultime avatar : la Macronie.

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