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Billet de blog 18 février 2023

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Macron, le va-t-en-guerre !

Macron affirme « qu'aujourd'hui, très clairement l'heure n'est pas au dialogue » avec Poutine, et appelle les Européens à « réinvestir massivement » dans l'industrie de guerre.

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Tel une girouette, Macron tourne au gré du vent d'outre-Atlantique, ou selon les aléas que produit sa politique intérieure. Pendant la dernière campagne de l’élection présidentielle, il a pris la France en otage en s’improvisant négociateur avec Poutine, puis protecteur de la nation pour esquiver le débat démocratique avec l’opposition, et refuser de rendre des comptes sur le bilan de son premier mandat. Aujourd’hui, après avoir affirmé qu’il fallait maintenir le dialogue avec Poutine, au balcon d’une Conférence de Munich dédiée à l’Ukraine, le président de la France joue le Don Quichotte en déclarant que l’heure n’était pas à la négociation, et qu’il fallait que les pays d’Europe engagent une course aux armements. Ainsi, ce président qui en politique extérieure va faire ses courses dans le caddie de Biden, se plie aux exigences conjoncturelles de Washington.

L’escalade militaire et l’extension du conflit ukrainien peuvent, par un « effet domino », mener à une guerre nucléaire que ni Poutine, ni Biden n’auront de scrupule à déclencher. Or, la paix, ce n’est pas ce que recherche la Conférence de Munich sur la sécurité « en Ukraine » qui s’est ouverte le 17 février 2023. Une réunion guerrière de chefs d’États et responsables politiques et militaires, sous la houlette du chancelier d’une Allemagne revancharde, Olaf Scholz. Une conférence où Emmanuel Macron, sur une scénographie théâtrale, gesticule sur le conflit ukrainien pour faire diversion, afin d’éluder la grave crise sociale que traverse la France. Crise provoquée par son projet de réforme des retraites rejeté par une grande majorité de Français.

De ces gesticulations verbales, il n’est pas inintéressant de retenir son appel aux Européens à réinvestir massivement dans leur défense nationale. Un appel à s’engager dans une économie de guerre qui nous ramène aux contextes d’avant les deux dernières guerres mondiales. En réponse à ces propos guerriers et irresponsables, rappelons les interrogations formulées par le Colonel américain Douglas Macgregor dans l’interview accordée au journal l’Eclaireur : « Pourquoi concentrons-nous des forces militaires terrestres en Europe de l’Est ? Si notre posture est défensive, nous n’avons pas besoin de tout ce monde en Pologne et en Roumanie. La Russie ne pose pas de menace imminente à l’Otan. Que faisons-nous au juste ? S’agit-il plus que cela en a l’air ? Serions-nous en train de planifier une intervention directe en Ukraine ? »

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