Appel à Joe Biden à diriger le monde. Appel à l’Allemagne à abattre « un mur en Europe centrale ». Volodymyr Zelensky président de l’Ukraine, acteur de métier et otage du rôle qu’il interprète dans une mise en scène jusqu’au-boutiste, où les figurants que sont les Ukrainiens paient par le sang une guerre qu’ils n’ont pas voulue, troque ses oripeaux de héros pour des guenilles de comédien fossoyeur de sa cause.
Du pont en périphérie de Kiev tantôt montré détruit par les forces ukrainiennes pour empêcher les Russes d’envahir la ville, tantôt par les chars russes pour illustrer les commentaires sur la population évacuant la capitale, au patrouilleur furtif russe Vasily Bykov solennellement annoncé coulé par la marine ukrainienne le 7 mars et réapparu à Sébastopol, la propagande de guerre n‘en finit pas d’envahir nos écrans de télévision. Rappelons que le patrouilleur fait partie de l'escadre qui a attaqué l'île aux serpents, épisode glorifié par l'Ukraine où des garde-côtes refusant de se rendre avaient péri, puis réapparus eux aussi. La facilité à diffuser des fausses informations par nos médias et leur discrétion pour les infirmer nous interpellent. Que Kiev pratique la désinformation c’est de bonne guerre, Moscou en fait de même. Que nos médias participent à la diffusion de la propagande de guerre américano-ukrainienne, alors que la France interdit la diffusion des médias russes, relève pour le moins d’un dédain pour leur déontologie et du mépris envers notre capacité à réfléchir et à penser.
« L’importance de l’événement historique ne fait pas la grandeur des images qui le représentent. La bataille de la Somme, l’une des plus sanglantes de la Grande Guerre, n’a pas inspiré d’œuvres majeures tandis que le bombardement du petit village basque de Guernica, en 1937, a donné lieu à un chef-d’œuvre du XXe siècle. » (Claire Maingon)
Alors que d’après les témoins directs « l'origine des tirs n'a pas été déterminée et semble difficile à établir, tant les combats sont intenses à Irpin », la mort du journaliste américain est – sans les précautions d’usage qui s’imposent – attribuée par un journaliste de BFM TV aux militaires russes, reprenant la version du conseiller du ministre de l'Intérieur ukrainien, qui déclare que Brent Renaud avait « payé de sa vie pour avoir tenté de montrer (…) la cruauté de l'agresseur ». À l’inverse, la discrétion sur la menace qui a pesé sur la journaliste Maryse Burgot de France Télévisions, mise en joue par des Ukrainiens armés est criante. Ces commentaires partisans sans le support des images et le silence sur des faits avérés – comme l’existence du bataillon néonazi Azov, groupe paramilitaire formé de volontaires intégré à la garde nationale ukrainienne, comptant de 3 500 à 5 000 combattants –, participent à la dictature des images diffusées en boucle, parfois non commentées ou interprétées subjectivement (des images souvent fournies par la partie ukrainienne sans pouvoir vérifier l’authenticité du contexte dans lequel elles ont été filmées). Que ce soit clair, rendre compte de l’existence du bataillon Azov ne contribue pas à justifier la guerre que la Russie mène en Ukraine, mais relève du droit et du devoir d’informer. La profusion d’images et de commentaires partisans décrédibilise l’information. La communication permanente et théâtralisée du président ukrainien finit par le rendre de moins en moins crédible. Les Français ne sont pas stupides. Ils savent différencier l’information et la propagande de guerre d’où qu’elle vienne.