Léo Mira (avatar)

Léo Mira

Abonné·e de Mediapart

271 Billets

0 Édition

Billet de blog 18 octobre 2023

Léo Mira (avatar)

Léo Mira

Abonné·e de Mediapart

OÙ MÈNE LA LOI DU TALION ?

Du crime de guerre au génocide, Israël serait-il en passe de franchir le pas ?

Léo Mira (avatar)

Léo Mira

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Si les massacres commis par le Hamas le 7 octobre en Israël ont bouleversé les consciences, les bombardements des populations civiles et d’un hôpital à Gaza envoient l’État hébreux sur le banc des accusés pour crimes contre l’humanité. Aussi, se pose la question de la responsabilité, ou de la complicité de l’État français et de la classe politique, y compris d’une gauche inconséquente et politicienne, sur le permis accordé au pouvoir d’extrême droite israélien de massacrer la population palestinienne de Gaza. « Le droit d’Israël à se défendre conformément au droit humanitaire et international face aux attaques violentes et indiscriminées » du Hamas, accordé par l’Union européenne à l’État hébreux, l’autorise-t-il à tuer les palestiniens par des bombardements « violents et indiscriminés » ? Assez d’hypocrisie et de postures immorales face à un conflit meurtrier, dont la responsabilité est partagée non seulement entre une organisation et un État terroristes, mais aussi avec une Amérique et une Europe soucieuses de défendre leurs intérêts stratégiques et mercantiles aux dépens des peuples palestinien et israélien.

L’article 7 du Statut de Rome stipule que le crime contre l’humanité est imprescriptible. Pour la Cour Pénale Internationale – fondée par le Statut de Rome –, il y a crime contre l’humanité s’il est commis dans le cadre d’une attaque généralisée ou systématique lancée contre toute population civile, et en connaissance de cette attaque. Les bombardements des populations civiles de Gaza entrent dans ce cadre juridique. Depuis 2021, la Cour Pénale Internationale mène une enquête sur des crimes de guerre et de crimes contre l'humanité commis dans les territoires palestiniens occupés. Ces crimes ne sont donc pas nouveaux, et leur qualification n’est définie ni par les armes utilisées, ni par leur mode d’emploi. Il n’y a pas de crime sale et de crime propre, comme il n’y a pas de guerre sale et de guerre propre. Un crime est un acte odieux, quel que soit l’arme utilisée et l’auteur qui le commet. Le terrorisme – emploi systématique de la violence pour atteindre un but politique (Le Robert), ou actions violentes destinées à répandre la terreur et ainsi faire pression sur un État ou sur une population (Wikipédia) –, pratiqué par un individu, par un groupe armé ou par un État est à condamner. Après les massacres commis par le Hamas – que l’on pourrait qualifier de crimes de guerre et crimes contre l’humanité si l’on considérait l’organisation terroriste comme une armée combattante –, la question est de savoir si l’État d’Israël, dans son entreprise de vengeance, ira jusqu’à commettre un génocide contre la population palestinienne de gaza, avec le soutien des États-Unis qui menacent de déclencher une guerre contre l’Iran.

À la suite de la guerre en Ukraine, de la confrontation armée entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, et les tensions grandissantes entre la Serbie et le Kosovo, où la Serbie a massé ses troupes aux frontières, les évènements du Proche-Orient sont utilisés par Washington pour créer un affrontement avec l’Iran, et étendre au Moyen-Orient le conflit qui l’oppose à la Russie en Europe, et à la Chine à Taïwan. Qui pourrait être assez naïf pour croire que l’envoi dans la région de 15 000 soldats, d’un croiseur lance-missiles, de deux destroyers et de deux porte-avions sont destinés à combattre le Hamas ? Les tensions et les conflits armés qui se multiplient dans le monde sont autant de détonateurs pouvant déclencher une nouvelle guerre mondiale. Ne pas l’admettre relève de la naïveté ou de l’inconscience, excepté pour nos gouvernants qui eux la préparent.  

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.