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Billet de blog 19 février 2022

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Ukraine, le cynisme de l’Occident

Les crises financières, conséquence du désordre chronique que génèrent les mécanismes que le capitalisme impose pour survivre, sont aussi des signaux annonciateurs de conflits armés régionaux pouvant provoquer une nouvelle guerre mondiale.

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À l’heure où la propagande anti-russe – colportée par des commentaires et des pseudo-analyses de journalistes et commentateurs partisans au service du pouvoir, ou idéologues propagandistes laquais d’une Amérique déclinante – commence à se propager dans les médias télévisés, comme je l’ai écrit dans mon livre - Moi, président… L’imposture - : « Les crises financières, conséquence du désordre chronique que génèrent les mécanismes que le capitalisme impose pour survivre, sont aussi des signaux annonciateurs de conflits armés régionaux pouvant provoquer une nouvelle guerre mondiale »

C’est la publication FINANCE de l’agence Ecofin qui affirme : « Pour ce qui est des USA, elle (la dette gouvernementale) devrait atteindre 26 300 milliards $, selon les prévisions des analystes contre 12 600 milliards $ pour l'État chinois. La dette publique américaine n'est viable que parce que d'une part, sa Banque centrale peut la racheter. Plus de 4 800 milliards $ ont ainsi été injectés par cette institution, depuis janvier 2020, pour stabiliser le marché de la dette aux USA, et la facture continue de grimper. Une solution peu utilisée par la Chine qui est pourtant un pays socialiste. Aussi, les administrations américaines successives jouissent de la possibilité du relèvement du plafond de la dette. Ce qui leur permet de toujours emprunter.

Le deuxième problème que pose la dette au sein de l'économie américaine, c'est la part due par les ménages. Les estimations la projettent à environ 17 400 milliards $, à fin 2021, contre un peu plus de 12 300 milliards $ pour la Chine. Ici, le défi c'est que l'économie ne jouit plus de la prospérité qui lui permettait de créer des emplois fortement rémunérés. La consommation a repris dans le pays, selon de récents chiffres officiels, mais elle est soutenue par une dette qui, à fin juin 2021, atteignait 15 000 milliards $, dans le cadre d'une hausse qui est la plus importante des 14 dernières années.

En plus d'être colossale, la dette au sein de l'économie américaine et de l'ensemble des pays européens est libellée en euro et en dollar, deux monnaies qui dominent les échanges mondiaux (près de 80 % des réserves de valeurs mondiales), et sur laquelle la moindre instabilité a des répercussions pour l'ensemble de l'économie mondiale. Certains analystes estiment par exemple que la valeur du dollar est artificiellement maintenue à un bas niveau, au regard de l'inflation qui atteint désormais 6,5 %, juste pour permettre au gouvernement fédéral américain d'emprunter à bas coût. Un choix qui dilue la hausse des prix des matières premières au profit des économies africaines. »

Aussi, contrairement aux commentaires simplistes de ces journalistes si peu soucieux de leur déontologie et de ces commentateurs propagandistes, les raisons de ces tensions sont à chercher dans l’obstination des États-Unis à jeter de l’huile sur le feu depuis le début de cette crise Ukrainienne. Oui, comme le disait Jeans Jaurès : « le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage. » Qui, depuis l’effondrement de l’URSS et après la chute de Boris Eltsine miné par l’alcool – après qu’il a tenté de vendre les ressources gazières et pétrolières russes aux multinationales américaines –, provoque la Russie, si non les États-Unis ? Qui, depuis l’effondrement de l’URSS encercle militairement la Russie, si non l’Otan. À qui profiterait un conflit armé en Europe, quand les États-Unis confirment la vente de 250 chars Abrams à la Pologne pour 6 milliards de dollars, et la vente de missiles antichar à l’Ukraine ? À qui profite le climat de tension avec la Chine, alors que le département d’États américain a approuvé une vente d’armes à Taïwan pour un montant total de 2,2 milliards de dollars ? Qui est la puissance en déclin qui a besoin de conflits armés pour approvisionner les profits de son industrie de guerre ? Les États-Unis contrôlent l’organisation politico-militaire qu’est l’OTAN – créée dans un contexte de guerre froide pour assurer la sécurité de l’Europe occidentale face à l’ex-URSS communiste –, pour assujettir les pays européens qui la composent aux règles d’une mondialisation orchestrée par les multinationales au profit de leur trésorerie outre-Atlantique.

Après l’effondrement du bloc soviétique, avec la complicité de la Commission européenne et de son président José Manuel Barroso – recruté en 2016 par la banque d’affaires américaine Goldman Sachs, impliquée dans la crise financière des « subprimes », et qui à la faveur de cette crise réalise 11,6 milliards de dollars –, les États-Unis œuvrent pour isoler la Russie, et empêcher tout processus de rapprochement de ce grand pays avec l’Union européenne. Ce sont les États-Unis et les États européens vassaux, qui par leur cupidité ont créé les conditions d’une confrontation armée en Europe. Ces États qui ne cessent de se référer aux services de renseignements américains – services qui en 2003 avaient menti au monde afin de justifier la seconde guerre du Golfe –, sont responsables d’une situation qui ne peut que mener à une nouvelle guerre mondiale. À diffuser sans réserve et à longueur de journée sur les médias, les informations des services de renseignement américains, ces informateurs si bien renseignés nous amènent à nous interroger sur ce que  Le Monde diplomatique, citant des commentaires et des analyses américaines écrivait en juillet 2003 sous l’intitulé ARMES D’INTOXICATION MASSIVE – Mensonges d’État : « Trois mois après la victoire des forces américaines (et de leurs supplétifs britanniques) en Mésopotamie, nous savons que ces affirmations, dont nous avions mis en doute le bien-fondé étaient fausses. Il est de plus en plus évident que l’administration américaine a manipulé les renseignements sur les ADM. L’équipe de 1 400 inspecteurs de l’Iraq Survey Group que dirige le général Dayton n’a toujours pas trouvé l’ombre du début d’une preuve. Et nous commençons à découvrir que, au moment même où M. Bush lançait de telles accusations, il avait déjà reçu des rapports de ses services d’intelligence démontrant que tout cela était faux. Selon Mme Jane Harman, représentante démocrate de Californie, nous serions en présence de « la plus grande manœuvre d’intoxication de tous les temps ». Pour la première fois de son histoire, l’Amérique s’interroge sur les vraies raisons d’une guerre, alors que le conflit est terminé… ».

Quelle crédibilité peut avoir le président Macron dans ses pourparlers avec Poutine, alors que son ministre des Affaires étrangères, perroquet de Biden, tient un discours belliqueux à l’égard de la Russie, reléguant de fait l’action du président de la République française au rôle de porte-parole de l’OTAN, donc des USA ? Gageons que dans ce conflit dangereux pour la paix dans le monde, l’action diplomatique du président de la République – sans doute aussi motivée par des préoccupations électoralistes –, ne s’inscrit pas dans une opération de diversion afin de couvrir le dessein guerrier d’une Amérique sournoise et agressive.

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