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Billet de blog 19 avril 2018

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MANIFESTATIONS : LA GUERRE DES CHIFFRES

La presse à la rescousse de la police et du pouvoir ?

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Ces médias appartenant aux groupes de presse contrôlés par les puissances de l’argent, ou publiques au service du pouvoir, tous propagandistes sans vergogne du macronisme, en ces temps où les luttent sociales se multiplient, n’ont de cesse de nous asséner, quotidiennement, de reportages opposant de « courageux usagers mécontents » aux grévistes de la SNCF ou d’Air France ; de « braves et studieux étudiants » à ceux qui s’opposent à la sélection d’entrée à l’Université. Le dénominateur commun du discours de ces informateurs, davantage, porte micro du pouvoir que journalistes : cette culture ultra-libérale incarnée par Macron où l’individualisme est la valeur universelle de cette société du « chacun pour soi », sous couvert de « modernité », et qui de fait sert les intérêts du patronat et de la finance dans leur course aux profits, par l’aliénation d’une culture privilégiant l’intérêt collectif et la solidarité. Ainsi, quotidiennement et insidieusement, ces médias relaient l’idéologie et le discours d’un président cynique et méprisant, dénigrant la lutte des cheminots en les traitant de privilégiés, et en leur annonçant que la réforme mettant fin à leur statut ne concernera que les futurs embauchés. De même, il feint de ne pas comprendre l’action des étudiants, puisque la réforme « Parcoursup » ne concerne que les futurs entrants à l’Université. En réalité, ces réformes préparent la privatisation rampante des chemins de fer français, conformément aux directives européennes, et la sélection hypocrite des futurs étudiants à l’Université.

Aujourd’hui, ces prestigieux médias, propriété des grands patrons de presse dont BFMTV, l’AFP, Le Monde, Libération, Le Parisien, ou France Info média public, s’adressent au cabinet Occurrence pour réaliser un comptage « indépendant » des manifestations. Encore faudrait-il que ces médias soient indépendants pour prétendre vouloir informer objectivement. L’astuce trouvée par ces médias pour crédibiliser les chiffres donnés par la police est de s’appuyer sur des comptages d’un cabinet privé, sollicité et rémunéré par les patrons de presse et un média d’État. Ainsi, lors des manifestations de ce jeudi 19 avril, la police annonce 6 000 manifestants à Marseille et 15 000 à Paris. Et ces médias, sans état d’âme, sous couvert du cabinet Occurrence, donnent les mêmes chiffres que ceux donnés par la police. Alors, qui utilise les chiffres de qui ? Notons que les chiffres avancés par Occurrence ne peuvent pas être contrôlés, car cette officine ne conserve aucune image de ces manifestations ayant servi au comptage. Est-ce là une nouvelle méthode de manipulation pour discréditer l’action syndicale, pour mieux servir le pouvoir macronien ? Elle ne manque pas d’imagination cette presse pour servir la soupe à Macron.

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