L’extension du conflit ukrainien peut, par un « effet domino », mener à une guerre nucléaire que ni Poutine, ni Biden n’auront de scrupule à déclencher. Or, la paix n’est pas à l’ordre du jour de la Conférence de Munich sur la sécurité « en Ukraine » qui s’est ouverte le 17 février 2023. Une réunion guerrière de chefs d’États, de responsables politiques et militaires, sous la houlette du chancelier d’un État Allemand revanchard, Olaf Scholz. Une conférence où Emmanuel Macron, sur une scénographie théâtrale gesticule sur le conflit ukrainien pour faire diversion, afin d’éluder la grave crise sociale que traverse la France. Crise provoquée par son projet de réforme des retraites rejeté par la grande majorité des Français. De ces gesticulations verbales, il faut retenir son appel aux Européens à « réinvestir massivement » dans leur défense nationale. Un appel à s’engager dans une économie de guerre qui nous ramène aux années précédant la Première et la Deuxième Guerre mondiale.
Le conflit ukrainien est l’aboutissement d’un processus politico-militaire initié par les États-Unis en avril 2008, en actant le projet d’adhésion de l'Ukraine et de la Géorgie à l'OTAN lors du Sommet de Bucarest. Dans ce processus – qui nous mène inéluctablement à une nouvelle guerre mondiale –, Zelensky joue le rôle d’un figurant ridicule – comme l’était Eltsine en Russie post-soviétique –, et Macron d’estafette de Biden. Le jusqu’au-boutisme de Zelensky, avec ses demandes croissantes d’armements dictées par Washington, préfigure la mise en œuvre du plan guerrier de l’OTAN ; et l’appel de Macron aux puissances financières à investir dans l’industrie d’armement, répond aux exigences de Washington et des multinationales à engager les États européens dans une économie de guerre. C’est la réponse qu’apportent les pouvoirs politiques inféodés aux grandes puissances financières à chaque crise du capitalisme. À Munich, le Dieu des dieux Jupiter déclare : « Nous sommes prêts à un conflit prolongé » […] « aujourd’hui, très clairement l’heure n’est pas au dialogue » et il invite à préparer la guerre. Le message que nous livre Macron, répond aux interrogations du Colonel américain Douglas Macgregor dans l’interview accordée au journal l’Eclaireur : « Pourquoi concentrons-nous des forces militaires terrestres en Europe de l’Est ? Si notre posture est défensive, nous n’avons pas besoin de tout ce monde en Pologne et en Roumanie. La Russie ne pose pas de menace imminente à l’Otan. Que faisons-nous au juste ? S’agit-il plus que cela en a l’air ? Serions-nous en train de planifier une intervention directe en Ukraine ? »
La leçon à tirer des deux dernières guerres mondiales est que le vieil adage « Qui veut la paix prépare la guerre », sert – en prélude à la guerre – de prétexte aux politiciens pour engager les nations dans la course aux armements. Si, dans le contexte de crise du capitalisme, le développement des industries de guerre permet aux multinationales d’engendrer d’immenses profits – ce qui est aujourd’hui le cas avec la guerre en Ukraine –, sa finalité est le conflit armé. Les va-t-en-guerre avancent toujours de mauvaises raisons pour justifier leurs crimes. Est-ce pour servir la paix que l’OTAN viole les Conventions de Genève et commet des crimes de guerre en bombardant les populations civiles en 1999 au Kosovo ? Que les Américains commettent les massacres de My Lai le 16 mars 1968 au Viêt Nam ? Que les Britanniques réduisent en cendres la ville de Dresde dans la nuit du 13 au 14 février 1945, en y déversant 7 000 tonnes de bombes incendiaires ? Que les États-Unis anéantissent les villes d’Hiroshima et de Nagasaki les 6 et 9 août 1945, en larguant leurs bombes atomiques ? Que Russes et Alliés occidentaux violent des femmes allemandes en 1945 ? « Selon les recherches de l'historienne allemande Miriam Gebhardt, les Français, les Américains et les Britanniques pourraient avoir abusé de 270 000 femmes allemandes » (Source AFP - Le Point International du 12 avril 2015). Ah dieu ! Que la guerre est jolie, Messieurs et Mesdames les va-t-en-guerre.
En larguant deux bombes nucléaires les 6 et 9 août 1945 sur les villes japonaises de Hiroshima et de Nagasaki, faisant plus de 300 000 morts, les États-Unis ont créé un précédent dans l’histoire de l’humanité. Ces bombardements irresponsables et immoraux, et militairement inutiles sur des populations civiles, amènent le Conseil de surveillance du bombardement stratégique américain au Japon à conclure en 1946 : « qu'avant le 31 décembre 1945, et probablement avant le 1er novembre, le Japon aurait capitulé même si les bombes atomiques n'avaient pas été larguées, même si la Russie n'avait pas déclaré la guerre au Japon et même sans qu'aucune invasion n'ait été organisée ni même envisagée ». Henry Stimson, ministre de la guerre de Roosevelt et de Truman notera dans son Journal : « le visage de la guerre est celui de la mort, et la mort fait nécessairement partie de chacun des ordres que doit donner quiconque se trouve assumer des fonctions de commandement en temps de guerre. » Henry Timon racontera comment l’objectif commun des Alliés au cours de la guerre avait été de produire au plus vite l’arme nucléaire pour l’utiliser. Truman dira que la « décision de lancer la bombe atomique ne fut pas difficile à prendre, et qu’elle ne lui avait pas coûté une nuit de sommeil ». Les naïfs, les incrédules et les va-t-en-guerre devraient méditer la pensée de ce président, qui a ordonné à l’armée de l’air américaine de commettre le plus grand crime de guerre et crime contre l’humanité de l’histoire.