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Billet de blog 22 octobre 2023

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NOTRE DÉMOCRATIE EN DANGER

Dans un contexte où le terrorisme menace à nouveau notre pays, les dérives idéologiques de la Macronie ouvrent la voie à l’extrême droite.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

En soutenant inconditionnellement Netanyahou, le président de la République banalise l’extrême droite israélienne. En France, ses ministres de l’Intérieur et de l’Éducation nationale, par une surenchère à la radicalité dans la course à l’Élysée, banalisent l’extrême droite française. Au rythme où se multiplient les atteintes à nos libertés, Macron n’aura plus qu’à remplacer la Première ministre Elisabeth Borne par Marine Le Pen.

  • Un ministre de l’Intérieur qui lors des manifestations contre les mégabassines traite les militants écologistes de terroristes ; qui accuse Karim Benzema d’être « en lien étroit avec les Frères musulmans » sans en apporter de preuve, puis marchande le retrait de ses propos si le footballeur « pleure également » l’assassinat du professeur à Aras ; interdit les manifestations de soutien au peuple palestinien – désavoué par le tribunal administratif – ;
  • Un président de la République qui, interpelé par des étudiants en pleine rue tente de justifier – sans conviction – l’interdiction des manifestations de soutien au peuple palestinien ;
  • Un ministre de l’Éducation nationale qui, soutenu par la droite et l’extrême droite, veut déscolariser les élèves radicalisés, mesure qui fait dire au député Rodrigo Arenas de la France Insoumise : « Plutôt que de jeter la vindicte sur ces enseignants qui ne servirait à rien, parce que c'est ça le message derrière chaque élève qui serait irrécupérable, il ferait mieux de se concentrer à donner les moyens à l'école publique pour justement faire face à cela. » ;
  • Et une classe politique qui se lance dans une inqualifiable chasse aux sorcières. Les dérives idéologique de la Macronie ouvrent, chaque jour davantage, la voie vers le pouvoir à l’extrême droite.

Autre sujet qui fait débat, la classification du Hamas – comme veut l’imposer le gouvernement français –, de groupe djihadiste en opposition avec les spécialistes de l’antiterrorisme et du journaliste Georges Malbrunot, spécialiste du Moyen-Orient et du conflit israélo-palestinien, pour qui « tous les spécialistes de l’antiterrorisme vous diront que le Hamas n’est pas un mouvement djihadiste, parce qu’il a cantonné son combat à Israël. C’est un mouvement islamo-nationaliste, […] la barbarie est semblable à celle des djihadistes, mais c’est une erreur factuelle de dire que le Hamas est un mouvement djihadiste ». La confusion idéologique et l’instrumentalisation des évènements à laquelle se livre le pouvoir macroniste, banalisent aussi les thèses de l’extrême droite.  

Le Hamas est un mouvement créé en 1987 avec la contribution de l’État d’Israël et de la CIA pour affaiblir le Fatah de Yasser Arafat, et annihiler toute tentative de création d’un État palestinien. Aujourd’hui corrompus, les dirigeants de l’Autorité palestinienne ont perdu la confiance et le soutien des Palestiniens, et laissé le Hamas porter la parole du peuple palestinien. Le Hamas est la branche armée d’un mouvement de libération avec une branche politique basée au Qatar, comme l’était l’IRA – qualifié de terroriste par l’État britannique –, avec sa branche politique, le Sinn Fein, en Irlande du nord dans les années 1960 à 1990. Si l’action de résistance du Hamas est de nature terroriste, et si les massacres commis sur la population civile d’Israël sont légitimement condamnés ; les crimes de guerre qui se poursuivent aujourd’hui à Gaza par un État colonialiste qui occupe les territoires palestiniens, terrorise et persécute un peuple violenté et oublié par un Occident complice qui aujourd’hui tente de se donner bonne conscience, sont aussi à condamner.

Depuis le début du conflit entre le Hamas et Israël, la chaîne publique britannique BBC News et ses journalistes ont fait le choix de ne pas qualifier les partisans du Hamas de « terroristes », mais seulement de « groupe militant » ou encore de « combattants ». Le rédacteur en chef du service international, John Simpson, explique ce choix éditorial : « Le terrorisme est un mot chargé, que les gens utilisent pour désigner un groupe qu’ils désapprouvent moralement. Ce n’est tout simplement pas le rôle de la BBC de dire aux gens qui soutenir et qui condamner – qui sont les bons et qui sont les méchants. » Une leçon de journalisme donnée aux commentateurs de nos « grands médias ». 

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