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Billet de blog 22 décembre 2019

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Retraites : les raisons non avouées de la réforme

Quand Macron invite Wall Street pour préparer les lois de privatisation et la réforme des retraites des français.

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Aussitôt promu au rang de ministre, Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire à la réforme des retraites, se voit obligé de démissionner pour « oubli » de déclarer à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, dix de ses quatorze mandats ou fonctions (onze toujours exercées lors de sa nomination de ministre), dont celle d’administrateur de l’Institut de formation de la profession de l’assurance depuis 2016. Un lien qui implique un conflit d’intérêts avec ce monde de l’assurance tout particulièrement intéressé par cette réforme, dont la finalité non avouée par le pouvoir est de favoriser l’instauration d’un système à l’américaine où l’assurance privée, via des fonds de pension, se substitue au système par répartition. La proximité de Macron et du pouvoir avec le géant américain des fonds de pension BlackRock atteste de l’influence des lobbystes de ces fonds spéculatifs sur la réforme des retraites que la macronie tente d’imposer aux français. Dans le documentaire « Ces financiers qui dirigent le monde – BlackRock », diffusé par Arte en septembre 2019, le réalisateur Tom Ockers révèle qu’Emmanuel Macron « avait déjà rencontré Larry Fink (le PDG de BlackRock) à plusieurs reprises après sa prise de fonction » dans le but de « favoriser les privatisations en France. A cet effet, le président de la République a créé une commission dont l’un des membres n’est autre que le patron de BlackRock France, Jean-François Cirelli. Cet ancien conseiller du président Chirac (…) ne cesse de réclamer un recours accru aux fonds spéculatifs pour l’assurance vieillesse ». Le journal L’Obs rapporte que dès le 6 juin 2017, le PDG de BlackRock « a été reçu en toute discrétion à l’Elysée, par le Président, et à Matignon ». Que trois semaines plus tard, le 28 juin 2017, Bruno Le Maire rencontre Larry Fink lors d’une visite à New York autour d’un « entretien bilatéral » et d’un « dîner d’attractivité ». Dans le journal Libération du 9 décembre 2019, Luc Peillon et Jacques Pezet relatent ces liaisons cachées au grand public par ces « grands médias » de l’information en continu : « Le 17 octobre 2017, le gouvernement mandate le Comité action publique 2022 (un groupe d’une trentaine d’experts) pour travailler sur la réforme de l’Etat. Parmi ses membres, on retrouve le président de BlackRock France, Jean-François Cirelli. C’est l’homme qu’on voit à la fin de l’extrait du documentaire d’Arte en train de défendre l’épargne-retraite sur le plateau des Echos en juin 2018 ou sur France info en juin 2019. Une semaine plus tard, le 25 octobre 2017, le PDG américain Larry Fink, accompagné de dirigeants de BlackRock et de 21 gestionnaires de fonds, est de retour à Matignon et l’Elysée, lors de la journée de réception décrite par le Canard enchaîné. Lors de cette visite, les financiers vont être chaleureusement reçus dans les ors du salon Murat de l’Elysée, où a lieu le Conseil des ministres, pour y assister à des exposés de plusieurs ministres : Muriel Pénicaud, Elisabeth Borne, Bruno Le Maire et Benjamin Griveaux. Le soir, ils dînent avec des ministres et Emmanuel Macron. »

Aussi, mis à part ces ministres et députés macronistes au service de la finance ; ces journalistes ridicules s’évertuant sur les plateaux de télévision à pérorer sur « la ligne rouge de l’âge pivot », les réformes « paramétrique et systémique » et les virtuelles dissensions au sein du gouvernement ; ces dénommés « réformistes », complices des lois anti-sociales imposées hier par Hollande, aujourd’hui par Macron », qui pourrait être assez crédule pour croire à la sincérité de cette classe politique arrogante et méprisante. Cette réforme, inscrite dans les directives de Bruxelles, soutenue par le Medef mais rejetée par une majorité de français solidaires de ce puissant mouvement de grève –reconduit jour après jour depuis le 5 décembre – est dictée par des intérêts privés, dont ceux des fonds de pension américains. Le 24 septembre 2019, le journal Les Echos titrait : « La France, un marché stratégique pour les gérants américains. » Et le quotidien économique et financier de préciser : « La réforme des retraites, à commencer par la loi Pacte, devrait offrir de nouvelles opportunités pour les gestionnaires d’actifs pour servir le marché français, résume un porte-parole de Pimco (un fonds de gestion, ndlr). »

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