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Billet de blog 23 mars 2017

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LE DRIAN LE CUMULARD RALLIE MACRON. À QUAND LE RALLIEMENT DE HOLLANDE ?

« Moi président de la République, les ministres ne pourront pas cumuler leur fonction avec un mandat local, parce que je considère qu’ils devraient se consacrer pleinement à leur tâche. » (François Hollande, 2 mai 2012)

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L’interdiction de cumul des fonctions de ministre avec un mandat exécutif local, prévue par la charte de déontologie du gouvernement signée par les ministres, n’empêchera pas Frédéric Cuvillier de rester durant cinq mois, maire de Boulogne-sur-Mer et ministre des transports. Elle n’empêchera pas non plus Jean-Yves Le Drian, de cumuler son fauteuil au gouvernement et la présidence de la région Bretagne. Jean-Yves Le Drian avait pourtant promis de respecter cette règle du jeu, et avait renoncé à son mandat de président de région en 2012, pour devenir ministre de la défense. Et en octobre 2015, il s’était engagé à respecter de nouveau la règle de non-cumul, en renonçant à sa fonction ministérielle en cas de victoire aux régionales : « Et quand je dis, je serai président de la région Bretagne sur la durée, ça veut dire concrètement que la règle du non-cumul s’appliquera pour moi. » Au lendemain des élections régionales, il reniait ses engagement en déclarant : « Il y a une situation dramatique, tendue et dans cette période d’état d’urgence, il était compliqué pour le président de se séparer du ministre de la défense. »

Cette « exemplarité » du ministre de la Défense, a mis à mal cette règle de bonne conduite édictée par le candidat socialiste avant son arrivée à l’Élysée, et a embarrassé le Parti socialiste qui a tenté de justifier le déni par « l’exception bretonne » et la situation particulière du ministre. Sans doute parce qu’ami très proche du président de la République ? L’attitude de Jean-Yves Le Drian illustrait aussi le manque d’autorité du Premier ministre, un Manuel Valls par ailleurs très autoritaire quand il s’agissait de défendre le patronat, et de s’attaquer aux salariés et aux organisations syndicales qui les défendaient. Souvenons-nous du conflit à Air France en octobre 2015, où Valls traitait les grévistes de « voyous » et exprimait son « soutien », sa « solidarité » et son « affection » aux patrons de la compagnie. Mais pas un mot sur les violences de la direction envers les deux mille neuf cents salariés, menacés par la suppression de leur emploi.

Aujourd’hui, ce ministre, très proche de François Hollande, après Barbara Pompili, secrétaire d'État chargée de la biodiversité, et Thierry Braillard, secrétaire d'État aux Sports, se rallie à son tour à Macron, et ce malgré les consignes données par le président de la République lors des Conseils des ministres. Qu’en est-il de l’autorité du chef de l’État ? À moins, que l’homme qui voulait changer le destin de la France, costumé en monarque déchu de sa légitimité par son impopularité, ne soit le chef d’orchestre de ce dernier acte de fin de règne. Quand, François Hollande rejoindra-t-il Macron, candidat naturel d’un Parti socialiste instigateur de tant de reniements et de trahisons ?

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