Le 23 juillet 2023, le président Macron décide – après la mise en examen en juillet 2021 de Rachida Dati par le Parquet national financier pour corruption passive, trafic d’influence passif et recel d’abus de pouvoir – que le renvoi en correctionnelle de sa ministre de la Culture « n’étant pas une condamnation, elle poursuit son travail au gouvernement ». Une ministre de la République qui, comme le dénonce le président du tribunal judiciaire de Paris, jette « l’opprobre » sur les magistrats ; et un ministre de la Justice, Gérald Darmanin, qui en direct au JT de TF1 apporte son soutien à « une grande femme politique dont je souhaite ardemment qu'elle soit maire de Paris » et à « une grande ministre de la culture », avec la bénédiction du monarque élyséen, mais dans quelle République vivons-nous ?
Il est vrai qu’en huit ans de Macronie, les mandatures du président d’une République qu’il promettait « exemplaire » totalisent 22 condamnations, 10 mises en examen et 12 enquêtes en cours. Dans ce désordre politique animé par un président de la République rejeté par plus de 78 % des Français dans les enquêtes d’opinion ; un Premier ministre à l’autorité disputée par un ministre de l’Intérieur trublion ; et un gouvernement fantôme issu d’une minorité électorale battue aux dernières élections législatives, les déclarations tapageuses de Retailleau affirmant que le macronisme qui « alimente l’impuissance » n'est « ni un mouvement ni une idéologie », attise la chienlit dans ce régime macroniste moribond, qui comme le prédit le ministre de l’Intérieur, président du LR, « s’achèvera avec Emmanuel Macron, tout simplement ».