Si depuis sept ans, la France est livrée aux dérives d’une monarchie présidentielle, adossée à un exercice violent et répressif du pouvoir. Si en sept ans, la France a connu :
- l’immoralité des multiples affaires durant le premier quinquennat de Macron, dont l’affaire Benalla ;
- les scandaleux cadeaux fiscaux faits aux ultras riches, et la poussée de la pauvreté – qui touche aujourd’hui en France près de 12 millions de personnes – avec comme corollaire la montée de l’extrême droite, servie par les dérives idéologiques de la Macronie ;
- la répression sanglante du mouvement des Gilets jaunes ;
- la gestion calamiteuse de la crise sanitaire du Covid ;
- les réformes antisociales et la répression violente des mouvements sociaux et écologiques ;
- le démantèlement des services publics, la dégradation de notre système de santé, d'éducation nationale ;
- les violences policières à l’encontre des jeunes d’origine maghrébine et africaine, suivies des révoltes urbaines ;
- la colère des agriculteurs ;
- les errements d’une politique extérieure inféodée aux intérêts géopolitiques de Washington ;
Si depuis sept ans, la gouvernance de la France par les macronistes mène le pays à une chienlit politique inégalée sous la Ve République, la méconnaissance – ou la gestion idéologique et partisane – par un président de la République incapable d’appréhender les problèmes économiques, sociaux, sanitaires, et identitaires auxquels sont confrontées les populations vivant sur les confettis de l’Empire, conduit l’État – faute de réponse politique – à mener des opérations répressives de type colonial.
Macron, qui en juillet 2022 qualifie l’intervention armée de la Russie en Ukraine, de « retour à l’âge des impérialismes et des colonies », répond aux émeutes en Nouvelle-Calédonie – après avoir bafoué l’esprit et la lettre des accords de Nouméa – par de vieilles méthodes coloniales. Après trente-cinq ans de paix civile assurée par les accords de Matignon et de Nouméa, le président pyromane met le feu à la Nouvelle-Calédonie en excluant le peuple autochtone du processus de décolonisation. En mettant fin à l’impartialité de l’État, dans un processus de dialogue intelligemment mis en œuvre en 1988 et en 1998 – qu’aucun autre président de la République n’avait remis en cause – Macron prend parti pour « Nouméa la blanche », par une réforme électorale controversée imposée par Paris, sans qu’elle soit préalablement discutée et négociée par les Calédoniens. Cette méthode de gouvernance autoritaire, intrinsèque à la Macronie, et ce mépris envers le peuple d’un président issu de la Banque Rothschild, serviteur des milieux d’affaires et de leurs intérêts financiers, sont aujourd’hui exportés en Nouvelle-Calédonie pour servir des visées colonialistes.
En méprisant les Kanaks en décembre 2021, durement touchés par la pandémie du Covid, Macron créé en Nouvelle-Calédonie un climat insurrectionnel. Alors que le peuple kanak observe un deuil décrété par le Sénat coutumier, le mouvement indépendantiste demande le report d’un an du troisième référendum d’autodétermination prévu par l’accord de Nouméa. Le rejet de cette proposition par le monarque président, amène les indépendantistes à appeler les Calédoniens à boycotter le scrutin. Le taux d’abstention de 56,1 % et un résultat grotesque de 96,49 % de votes contre l’indépendance, rend le scrutin politiquement nul. Milakulo Tukumuli, président du mouvement Éveil océanien, pourtant opposé à l’indépendance immédiate de l’archipel, considère l’organisation d’un tel scrutin sans les premiers concernés – les Kanaks – comme une « aberration politique, un non-sens » ; et pour le Palika, l’une des deux principales branches du FLNKS, « une déclaration de guerre ».
L’obstination de Macron à valider ce scrutin, s’inscrit dans une démarche colonialiste soutenue par les « loyalistes », dont la finalité est de rendre le peuple kanak minoritaire sur sa propre terre. Pour s’en convaincre, il suffit de comparer les résultats des deux scrutins précédents. Le référendum du 4 novembre 2018, donne aux opposants à l’indépendance une faible majorité de 56,40 % des voix exprimées, et 43,60 % aux indépendantistes. Celui du 4 octobre 2020, donne aux opposants à l’indépendance 53,26 % des voix exprimées, et 46,74 % aux indépendantistes, soit un écart réduit à 10 000 voix, alors que les Kanaks représentent 40 % de la population calédonienne. C’est pour empêcher cette progression vers l’indépendance, que Macron s’appuie sur les résultats absurdes du dernier référendum, boycotté par 56,1 % des inscrits. Rejeter la responsabilité de la situation insurrectionnelle que connaît aujourd’hui la Nouvelle-Calédonie sur l’Azerbaïdjan ou la Chine, comme le font la Macronie et ses alliés de droite, est une imposture destinée à dissimuler une nouvelle guerre coloniale, dans laquelle le président Macron – travesti en sapeur-pompier le 23 mai 2024 à Nouméa au cours d’une opération de communication stérile – d’engager la France. Pourquoi ne pas accuser aussi les Corses ou les Bretons, puisque leurs drapeaux flottent sur des barrages ?
Que ce président de la République hautain, méprisant envers les laissés pour compte et les sans voix ; envers ceux qui « rêvent », non pas « de devenir riches », mais de trouver un emploi ; envers les chômeurs, responsables – selon ces gouvernants nantis – de leur précarité et de leur misère ; envers les minorités ethniques de nos outre-mer, victimes d’une ségrégation à l’embauche qui, comme en Nouvelle-Calédonie, voient les arrivants de la métropole trouver facilement du travail à leur arrivée, alors que près de 20% de la population kanak n’a pas accès à l’emploi, tandis que la moyenne du chômage sur l’archipel est de 12% ; que ce président donneur de leçons – se croyant sans doute sorti de la cuisse de Jupiter – passant davantage de temps à communiquer qu’à gouverner, ait mis à feu et à sang la Nouvelle-Calédonie, et créé les conditions d’une confrontation haineuse et raciste entre des populations, qui durant plus de trente ans ont vécu dans la paix civile, est du pain béni pour l’extrême droite, et une honte pour la France.