Léo Mira (avatar)

Léo Mira

Abonné·e de Mediapart

272 Billets

0 Édition

Billet de blog 24 septembre 2024

Léo Mira (avatar)

Léo Mira

Abonné·e de Mediapart

L’IMPOSTURE MACRONISTE

Après avoir été élu deux fois par défaut face à Marine Le Pen, et sauvé d’une déroute électorale aux législatives par le Front républicain ; après avoir été largement battu aux élections européennes et législatives ; après le vote massif des Français contre l’extrême droite, Macron livre la République au RN.

Léo Mira (avatar)

Léo Mira

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

À peine nommé ministre de l’Intérieur, l’ultra-conservateur LR Ratailleau exécute la demande faite sur le plateau de LCI par un ex-policier réac, élu européen du FN, de poursuivre en justice le député LFI-NFP Raphaël Arnault, qui avec raison dénonce l’exécution de deux jeunes Kanak en Nouvelle-Calédonie. Une collectivité d’outre-mer mise à feu et à sang par l’irresponsabilité du président de la République. C'est le prix de la caution accordée par Macron à l'extrême droite, qui avant la nomination du Premier ministre Barnier, téléphone à Marine Le Pen pour s’assurer qu’elle ne votera pas de motion de censure contre son gouvernement d’alliance macron-sarkoziste. Ainsi, la passerelle vers le pouvoir tendue par la Macronie au RN est amarrée.

Avec 75 % d’opinions défavorables, un sondage Odoxa publié le 24 septembre 2024 fait de Macron – après Hollande avec 70 % de mécontents en 2017 –, le président le plus impopulaire de la Ve République. Si l’illusion du nouveau monde macroniste a bercé les songes des naïfs et des incrédules, et servi d’anesthésique aux souffrances infligées au peuple par le démantèlement de l’hôpital, de l’école, des transports et de l’ensemble des services publics ; par l’appauvrissement des classes moyennes et populaires au profit des ultra-riches et des actionnaires du CAC 40 ; par la répression des mouvements sociaux et l’utilisation d’une violence policière mutilante et parfois meurtrière – sans égal sous la Ve République –, le monarque président jette son masque et dévoile la face cachée de sept ans d’imposture.

Aujourd’hui, le monarque a précipité le pays dans un chaos économique et politique organisé pour servir les intérêts des puissances financières et industrielles (inflation des prix, crise sociale, financement de la guerre en Ukraine et de l’industrie de l’armement, avec comme retombée les super profits réalisés par les multinationales). La crise institutionnelle qu’il a planifiée, s’inscrit dans une logique politique qui répond aux exigences des puissances financières, et des milieux d’affaires de l’UE. La séquence grotesque qui a mené à l’alliance de la Macronie avec la droite ultra-conservatrice pour former ce gouvernement des perdants aux dernières élections législatives, n’a été qu’une comédie jouée par un président désavoué par l’immense majorité des Français, dévoyant l’exercice du pouvoir présidentiel ; une voyoucratie politique au service des puissances de l’argent ; et une tapée de hâbleurs journalistes travestis en influenceurs. Qui peut être assez naïf ou stupide, pour croire un instant que Cazeneuve pouvait appliquer des mesures, même partielles, du programme du NFP, dont Macron n’en voulait pas ? Ce leurre politique, les composantes du NFP, en cohérence avec le mandat pour lequel leurs députés ont été élus, l’ont écarté. La finalité de cette mascarade post-jeux olympiques – utilisés par la Macronie pour faire diversion –, le monarque président l’avait méditée dès le soir du second tour des législatives. La grâce sollicitée par téléphone auprès de Marine Le Pen pour la constitution du gouvernement Barnier – après l’avoir refusée à Xavier Bertrand – confirme la connivence de Macron avec le parti d’extrême droite. L’attribution des postes ministériels aux ultra-conservateurs du LR, est la garantie accordée à l’extrême droite sur l’orientation politique et économique que le président Macron entend poursuivre. Les balivernes journalistiques d’un transfert du « pouvoir présidentiel » vers un « pouvoir parlementaire », contées dans les médias, sont destinées à tromper le bon peuple. L’appel téléphonique du Premier ministre à Marine Le Pen le 24 septembre, pour s’excuser des propos tenus par son ministre de l’Économie à l’égard du RN sur France inter : « C’est-à-dire que le Rassemblement national contre lequel nous avons été élus, face auquel nous avons fait un front républicain, n’y appartient pas, il faut être très clair dessus », confirme le pacte passé entre le pouvoir et l’extrême droite. Faut-il rappeler à Michel Barnier, que les nazis avaient accédé au pouvoir en Allemagne en 1933 par les urnes, avec le soutien des trusts de l’industrie, et que Hitler avait été légalement nommé chancelier par le président Hindenburg. Était-il pour autant un démocrate anti-raciste et un républicain antifasciste ? 

Face aux blocs politico-financiers autour desquels s’unissent aujourd’hui les forces politiques de droite – les macronistes et leurs acolytes compris – et les puissances de l’argent, l’union des partis de gauche, des écologistes et des forces sociales, est la seule parade possible contre l’arrivée au pouvoir du Rassemblement national. Historiquement, les puissances financières et industrielles ont toujours recours à la gouvernance politique des pays en crise par l’extrême droite, dès lors que les partis traditionnels de droite et les sociaux-démocrates ne sont en mesure, ni d’étouffer les aspirations des classes moyennes et populaires, ni de servir les intérêts de la finance. L’arrivée au pouvoir de l’extrême droite en France est une option pensée, concertée et envisagée par Macron et les milieux financiers.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.