À qui profite la guerre en Ukraine
La guerre en Ukraine a permis aux États-Unis de consolider son hégémonie sur le monde occidental, en imposant ses visées géostratégiques par l’élargissement de l’OTAN et son déploiement militaire en Europe (plus de 100 000 soldats américains présents aujourd’hui sur le sol européen) ; par le renforcement de son influence politique en dictant à l’Union européenne sa conduite diplomatique (une Europe de plus en plus divisée et affaiblie, quoi qu’en dise Bruxelles et certains de nos chefs d’État) ; par la colonisation économique du vieux continent, en le rendant dépendant de l’Amérique sur le plan énergétique et industriel.
La Commission européenne s’est engagée à acheter 15 milliards de m3 de gaz naturel liquéfié (GNL) supplémentaires en 2022 aux États-Unis. À terme, l’objectif est de remplacer les 155 milliards de m3 de gaz russe (30 % de la consommation de l’UE), par le gaz de schiste américain issu de la fracturation hydraulique, interdite en France car extrêmement polluante. Le prix de ce gaz est passé de 3 dollars le million d’unités thermiques britanniques en 2021, à 9 dollars en 2022. Un prix qualifié « d’astronomique » par le ministre allemand de l’économie. Alors qu’en Égypte la COP 27 patauge dans les conflits d’intérêts entre les « pays riches » et les « pays pauvres », et les contradictions générées par les conséquences de la guerre en Ukraine, les multinationales investissent dans l’industrie pétrolière et gazière en pleine expansion. Quant à l’industrie militaire US, avec plus de 2,5 milliards d'euros d'armes fournis à ce jour à l’Ukraine – sur 15,2 milliards débloqués par Washington – elle tire d’énormes profits de ce conflit. Ainsi, les États-Unis – grands gagnants de cette guerre – entraîne l’Occident à une course aux armements conduisant à terme à une guerre généralisée.
Les risques d’une guerre nucléaire
Les États-Unis ont créé un précédent en larguant deux bombes nucléaires sur les villes japonaises de Hiroshima et de Nagasaki, les 6 et 9 août 1945, faisant plus de 300 000 morts. Ces bombardements irresponsables et immoraux, et militairement inutiles sur des populations civiles, amènent le Conseil de surveillance du bombardement stratégique américain au Japon à conclure en 1946 : « qu'avant le 31 décembre 1945, et probablement avant le 1er novembre, le Japon aurait capitulé même si les bombes atomiques n'avaient pas été larguées, même si la Russie n'avait pas déclaré la guerre au Japon et même sans qu'aucune invasion n'ait été organisée ni même envisagée ». Henry Stimson, ministre de la guerre de Roosevelt et de Truman notera dans son Journal : « le visage de la guerre est celui de la mort, et la mort fait nécessairement partie de chacun des ordres que doit donner quiconque se trouve assumer des fonctions de commandement en temps de guerre. » Henry Stimson racontera comment l’objectif commun des Alliés au cours de la guerre avait été de produire au plus vite l’arme nucléaire pour l’utiliser. Truman dira que la « décision de lancer la bombe atomique ne fut pas difficile à prendre, et qu’elle ne lui avait pas coûté une nuit de sommeil ». Les naïfs, les incrédules et les va-t-en-guerre devraient méditer la pensée de ce président, qui a ordonné à l’armée de l’air américaine de commettre le plus grand crime de guerre et crime contre l’humanité de l’histoire.
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