La présence de Joe Biden aux sommets de l’OTAN, du G7, de l’UE – venu coordonner sa stratégie d’escalade dans la guerre meurtrière que mène Poutine en Ukraine –, et sa visite à Rzeszow (en Pologne) aux frontières de l’OTAN, accompagnées de propos belliqueux énonçant comme option « d’entrer dans une guerre totale avec la Russie », démontre qu’il est bien le chef de guerre de l’Occident dans ce conflit, dont la visée première des États-Unis est d’en tirer un profit économique par la vente d’armes et 15 milliards de mètres cubes supplémentaires de gaz à l'Europe en 2022. Bruno Le Maire avait déclaré le 1er mars : « Les sanctions infligées à la Russie sont d’une efficacité redoutable. Nous livrons une guerre économique et financière totale à la Russie. Nous allons provoquer l’effondrement de l’économie russe ». Le président Macron avait surenchéri : « le pire est à venir ». L’option de Biden « d’entrer dans une guerre totale avec la Russie » serait-elle ce « pire est à venir » ? Serait-elle la prochaine étape d’une stratégie élaborée par Washington avec la complicité de Bruxelles ? L’escalade punitive des Occidentaux contre la Russie – orchestrée par Washington –, n’aurait-elle pas pour objectif premier de préparer les opinions publiques à une guerre généralisée programmée ? Si l’invasion de l’Ukraine par la Russie est illégitime et condamnable, la persistance après un mois d’un conflit meurtrier pour le peuple ukrainien, à alimenter l'escalade par les sanctions économiques, la fourniture d’armes à l’armée ukrainienne, et les discours haineux à l’égard de Poutine pourraient pousser l’autocrate à donner à l’OTAN un prétexte pour déclencher une guerre aux conséquences dévastatrices pour l’humanité. Washington et Bruxelles ne peuvent l’ignorer. Leur semblant de naïveté pouvait un temps donner l’illusion d’une totale irresponsabilité dans l’origine de ce conflit, aujourd’hui non. Aucune de ces trois grandes messes animées par Biden n’a donné lieu à des propositions constructives de paix, si non à mettre de l’huile sur le feu. Qui peut être assez naïf ou stupide pour croire que Poutine va arrêter une guerre qui coûte tant à la Russie sans contrepartie. Washington, comme Bruxelles, connaît les bases de discussion possible avec la Russie pouvant instaurer un cessez-le-feu et ouvrir des négociations (non-adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, reconnaissance des républiques du Donbass et le rattachement de la Crimée à la Russie). L’affirmation selon laquelle l’Ukraine a le droit de décider d’entrer, ou de ne pas entrer dans l’OTAN, est un argument simpliste utilisé par les va-t-en-guerre. L’OTAN, avait-il droit en 1999 de mener une guerre contre la Serbie pour imposer la sécession de la province du Kosovo ? (la campagne de bombardements de l'OTAN sans l'approbation du Conseil de sécurité de l’ONU avait causé la mort de plus de 500 civils). Nous pouvons légitimement nous interroger sur la sincérité des gouvernants européens qui, sur les directives de Washington poussent à l’escalade, mais n’entreprennent aucune action susceptible d’aboutir à un cessez-le-feu, et amener Poutine autour d’une table de négociations. Téléphoner à Poutine pour le menacer et lui lancer des ultimatums relève davantage d’une campagne destinée à conditionner l’opinion, que d’une volonté de mettre fin à ce conflit qui meurtrit chaque jour le peuple ukrainien. L’envoi de forces de l’OTAN aux frontières de la Russie et les manœuvres militaires qui se déroulent en Norvège ; la visite du chef de guerre Biden à ses soldats en Pologne ; les pressions exercées auprès de la Chine et de l’Inde par Washington, Paris et Berlin pour isoler la Russie ; la campagne de propagande – parfois empreinte de russophobie – orchestrée par les médias, sont autant de signes qui s’inscrivent dans une logique de basculement d’une guerre non dite – nommée guerre économique – à une guerre déclarée conduisant à une troisième guerre mondiale que Biden lui-même qualifie de « guerre atomique ».
Billet de blog 25 mars 2022
BIDEN CHEF DE GUERRE ?
La mise en scène de l’unité des Occidentaux par l’américain Biden, théâtralisée par les shows du président ukrainien Volodymyr Zelensky – un rituel de la communication de guerre de Kiev – aux sommets de l’OTAN, du G7 et de l’UE, est le symbole de la soumission des Européens au pouvoir de Washington.
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