La logique d’appareil l’emporte au PCF et à EELV, où les apparatchiks, soucieux de préserver les sièges des députés sortants, ont saboté toute possibilité d’aboutir à une candidature de la gauche rassemblée. Les dirigeants communistes qui, en opposition avec le choix des militants, négocient avec le candidat socialiste ; Jadot, qui sur un coin de table au cours d’un repas, signe un accord avec Hamon et annonce son désistement, avant même d’avoir consulté sa base. À noter, que cette consultation organisée après l’annonce par le candidat Jadot de son désistement, n’a rassemblé que la moitié des 17 000 électeurs de la primaire des verts. Que le oui l’a emporté à 79,53% des 9433 votants, le non à 15,39% et le blanc à 5,08%. Le résultat de cet accord, appendice d’une esquisse de programme d’un candidat contesté par l’aile droite de son parti, et diviseur commun des gauches, abouti au mécontentement d’une large frange des militants écologistes, dont Sophie Camard, tête de liste EELV – Front de Gauche aux élections régionales en PACA, qui donne sa démission d’EELV et rejoint Jean-Luc Mélenchon.
Que peuvent donc attendre ces millions de femmes et d’hommes, abandonnés à la pauvreté ou à la misère ; victimes du chômage ou de la précarité de l’emploi, de retraites dérisoires, de bas salaires, de revenus agricoles misérables ? Que peuvent attendre ces jeunes parqués dans les ghettos des cités, et ces habitants des villages agonisants de nos campagnes, privés de services publiques et aussi, souvent, de médecins, de pharmaciens, de commerces ? Que peut attendre cette France profonde de ces candidats de droite, de Le Pen à Macron, ou de ce candidat d’une gauche politicienne, tacticienne, combinarde, préoccupé davantage par l’avenir d’un Parti socialiste en décomposition, que par ses engagements pris lors des primaires ? Que peuvent attendre les français, d’un Benoît Hamon à la conquête, non pas de la plus haute fonction de l’État, mais d’un parti qui a trahi le peuple ? Un parti qui a glissé, d’une sociale démocratie coupable de tant de trahisons, à un social libéralisme au service de la finance et de la mondialisation. Qu’attendre d’un candidat qui de toute façon, se désistera pour l’illusionniste Macron. Acte naturel pour lequel certains caciques socialistes ont déjà opté. L’absence de volonté, ou de courage, à rompre avec le passé et à se donner les moyens de se tourner vers une offre politique résolument écologique, sociale, et économiquement humaine, ferme la porte à toute possibilité d’accord avec la France insoumise.
Il est donc temps de cesser de perdre son temps à se bercer d’illusions stériles, et à se consacrer à convaincre que le seul projet de gauche, est aujourd’hui celui de la France insoumise porté par Jean-Luc Mélenchon. Fidèle électeur socialiste des décennies durant, électeur de Benoît Hamon à la primaire socialiste, signataire de la pétition pour une coalition de gauche, je rejoins aujourd’hui le combat de la France insoumise, le seul combat pour lequel mes convictions profondes d’homme de gauche, et ma dignité me dictent de mener. Ce choix je le fais, en réponse aux fourberies d’un candidat qui avait créé en moi l’espoir, et d’un candidat écologiste reprenant à son compte le chantage au danger Front National, pour justifier sa magouille politicienne avec Hamon. Seul le peuple peut dire, qui des deux candidats de gauche est le plus à même de rompre avec le passé et son système corrompu, et à engager le pays sur la voie d’un avenir en commun. Avec la France insoumise, la gauche peut être présente au second tour de la présidentielle. Pour cela, il faut réserver nos forces et nos énergies à diffuser et à expliquer le programme porté par Jean-Luc Mélenchon, et non se perdre dans des discussions sans lendemain avec Hamon.