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Billet de blog 26 mars 2022

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L’ENJEU : VOTER CONTRE L’IMPOSTURE

À deux semaines du premier tour de l’élection présidentielle, le président candidat Macron dispense – le temps d’une séquence électoraliste –, mesures démagogiques sur le prix des carburants et proses moralisatrices sur la guerre en Ukraine.

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« C’est la mandature médiocre de François Hollande et son lot de trahisons, qui ont conduit au pouvoir le président le plus mal élu de la Ve République. L’élection d’Emmanuel Macron – serviteur du patronat et des puissances de l’argent – est la conséquence des dérives d’un Parti socialiste qui, une fois parvenu aux affaires, s’évertue à servir les intérêts de la finance. » (Moi, président… L’imposture – Librinova)

En 2017 sur 47 568 693 inscrits, bénéficiant d’une forte mobilisation anti-Marine Le Pen, le candidat Macron est élu avec 20 743 128 voix (43,61 % des inscrits), 21 101 366 abstentionnistes (25,44 %) et 3 125 724 votes blancs et nuls (8,59 %). Aujourd’hui, dans un contexte de guerre et une campagne électorale confisquée par l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes, le président candidat Macron se soustrait au débat démocratique et compte sur sa posture de chef des armées pour être réélu. En 2017, la trahison des engagements pris et la mandature antisociale du président socialiste, permettent à son ministre de l’Économie d’accéder au pouvoir par défaut. Le 24 avril prochain – date du deuxième tour – sera-t-il réélu sur en malentendu ? La méprise serait alors lourde de conséquences pour les millions de Français victimes des politiques sociales désastreuses menées ces cinq dernières années, qui comme l’a annoncé le président candidat, seront poursuivies et aggravées durant le prochain quinquennat. La méprise serait aussi lourde de conséquences pour la paix, car une fois réélu Macron abandonnerait sa posture électoraliste sur la crise russo-ukrainienne pour rallier sans réserve les objectifs économiques et militaires expansionnistes de Joe Biden. Le président Macron a durant sa mandature méprisé et leurré les Français, qu’en serait-il demain si réélu sans avoir rendu compte de son primer mandat, les circonstances d’une conjoncture internationale l’amenaient à gouverner une France profondément déchirée et divisée par cinq ans de pouvoir autoritaire au service des plus riches, et des intérêts des multinationales qui aujourd’hui s’enrichissent des conséquences d’une guerre qui aurait pu être évitée ?

« Qui sème la misère, récolte la colère affichent les premières manifestations des Gilets jaunes en novembre 2018. L’arrogance et le mépris d’un président envers son peuple, et la surdité d’un pouvoir répressif face à la révolte conduisent le pays au bord de l’insurrection. Un an après cette explosion de colères sociales inédites depuis les événements de mai 1968 –, la crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19 estompe ce profond mécontentement populaire. » (Moi, président… L’imposture – Librinova)

Le président candidat se soustrait au débat démocratique et fait l’économie du bilan de sa mandature. Or, la répression des mouvements sociaux a laissé de profondes cicatrices dans la société française pour penser que le peuple a oublié la révolte des Gilets jaunes et les mouvements sociaux qui ont jalonné les cinq ans de pouvoir macroniste. Avec 2 500 manifestants blessés, 24 manifestants éborgnés, 5 mains arrachées et 1 décès, le bilan de la répression du mouvement des Gilets jaunes atteste de la violence avec laquelle le pouvoir a répondu aux revendications des employés et ouvriers des secteurs publics et privés, et des classes moyennes. En novembre 2019, Amnesty international alerte : « Cette gestion des manifestations dépasse aujourd’hui le mouvement des Gilets jaunes, comme on l’a vu avec les manifestations du 1er mai et celle des pompiers. Nous-mêmes, nous avons été “nassés” alors que nous étions en mission d’observation lors des manifestations autour du G7. Et lors de la marche pour le climat du 21 septembre 2019, nous avons été gazés alors que nous manifestions pacifiquement. Aujourd’hui, le maintien de l’ordre en France consiste trop souvent à appliquer une répression immédiate et de grande ampleur au point d’entraver les libertés fondamentales. » 

« Ce sont les révélations du Canard Enchaîné et du site Politico qui nous apprennent que le président Macron, lié au très secret et influent cabinet conseil américain McKinsey spécialisé dans le conseil aux patrons du Cac 40, lui a confié le pilotage de la campagne de vaccination pour la coquette somme de 2 millions d’euros par mois. » (Moi, président… L’imposture – Librinova)

L’autoritarisme du président Macron va aussi s’exercer au cours de la crise sanitaire provoquée par la pandémie de Covid-19 gérée dans l’improvisation, en imposant un pass vaccinal – une obligation vaccinale non assumée – par une nouvelle loi liberticide. Le pouvoir macroniste, une fois de plus accroît la fracture d’une société déjà fragilisée, et exempte le gouvernement de la responsabilité qu’il porte dans la crise hospitalière, avec plus de 17 000 lits fermés dans les hôpitaux au cours du quinquennat, dont 5 700 depuis le début de la crise sanitaire. Pire, pour gérer la campagne de vaccinations, le président Macron embauche le cabinet conseil américain McKinsey qui selon Gabriel Attal fournit « un soutien du secteur privé en plus de l'expertise de nos fonctionnairesC'est dans ce contexte que nous avons utilisé McKinsey. Comme vous le savez, la logistique est au cœur de la campagne de vaccination. » Une prestation payée 2 millions d'euros par mois par les contribuables français, alors que lors de la première vague de la pandémie la France (en particulier les personnels soignants) manquait de masques, de blouses, de gants, de gel hydroalcoolique et d’autres matériels médicaux. Alors que durant toute la durée de la crise sanitaire nos hôpitaux manquaient – et manquent toujours – de personnels et de lits. Alors que les infirmières et les infirmiers sont sous-payés. Or, c’est sur l’expertise et le conseil de Mc Kinsey que le pouvoir macroniste a supprimé des lits dans nos hôpitaux. Ce très influent cabinet conseil américain entretient des liens très étroits avec Emmanuel Macron : « En 2016, des conseillers de McKinsey s’investissent dans la préparation de la campagne électorale du candidat Macron. En 2017, au lendemain de son élection à la présidence de la République, des consultants de McKinsey sont promus à la direction du parti présidentiel « la République en Marche », et au cabinet du secrétaire d’État au numérique et à la présidence de Polytechnique. McKinsey recrute le responsable des Jeunes avec Macron”. En novembre 2017, le président Macron créé une direction interministérielle à la transformation publique. Pour réformer l’État, le président missionne des cabinets de conseil privés, dont McKinsey. Ainsi, ce cabinet organise la suppression de fonctionnaires dans les ministères pour les remplacer dans le pilotage et l’organisation des services de l’État. C’est ce qui se trame aujourd’hui dans cette campagne de vaccination contre le Covid, devenue une source de profits pour McKinsey et les laboratoires pharmaceutiques américains. » (Moi, président… L’imposture – Librinova)

Le président candidat Macron dit vouloir faire aujourd’hui ce qu’il n’a pas fait durant ces cinq dernières années, disent ceux qui à droite se proposent de le remplacer pour la continuer ; ou la poursuivre et l’aggraver s’il est réélu, tel qu’il l’a annoncé. Le président candidat n’est pas et ne sera pas différent de ce qu’a été le président en exercice. Depuis 2017, il mène une politique antisociale pour laquelle il n’avait pas été élu, allant même à contresens de ce qu’il déclarait avant son élection. Comme Hollande en 2012, Macron en 2017 a trahi ses électeurs, dont beaucoup avaient voté pour lui par opposition à la candidate du Front national (Rassemblement national aujourd’hui). L’enjeu de l’élection de 2022 est de répondre aux exigences climatiques et environnementales, en substituant une économie sociale et solidaire à cette économie productiviste destructrice des ressources naturelles, et génératrice d’injustice sociale, mais aussi de conflits armés. L’autre enjeu – inhérent à ces exigences climatiques et environnementales – est donc de mettre fin à cette guerre absurde, qui par l’escalade fait courir un risque incalculable à l’humanité. Un risque que prennent des va-t-en-guerre irresponsables prétendant vouloir gouverner la France. L’enjeu est que l’imposture ne sorte pas gagnante des urnes les 10 et 17 avril prochains.

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