Jamais, depuis la fin de la guerre d’Algérie, la question démocratique ne s’était posée en France avec autant de gravité que depuis l’élection d’Emmanuel Macron. Répression par la violence et criminalisation des mouvements sociaux – mouvement des Gilets jaunes, crise sanitaire du Covid, manifestations écologistes pour la terre et pour l’eau, manifestations pour la défense des services publics (école, santé, transports), mobilisation sans précédent contre la réforme des retraites –, autant d’évènements sociaux où le pouvoir macroniste au service des puissances de l’argent a profondément divisé les Français et répondu par la violence policière, au prix du sang et des mutilations. Cet héritage violent d’un monarque président cynique et méprisant restera à jamais gravé dans la conscience collective du peuple français, et marquera l’histoire de notre pays.
Les lois anti-démocratiques – avec la loi dite de « Sécurité globale » qui permet le fichage en fonction de l’appartenance à un parti politique, à un syndicat ou à une religion –, votées par une majorité godillot, la droite LR et l’extrême droite RN, et promulguées par une caste issue des rangs d’une sociale démocratie mondialiste, dont la mandature de Hollande est une référence historique de trahison électorale et de soumission au pouvoir des multinationales et de la finance –, font partie d’une panoplie de mesures autoritaires destinées à imposer les directives gouvernementales, dont l’article 49.3 utilisé 14 fois par la première ministre Elisabeth Borne. À ces violations de la démocratie, s’ajoutent les atteintes à la liberté d’informer, avec la garde à vue et la perquisition en juin 2022 d’Alex Jordanov, journaliste d’investigation auteur d’un livre sur la DGSI ; en 2019 convocation par la GDSI de Geoffrey Livolsi et Mathias Destal, à l’origine de révélations sur l’emploi massif d’armes françaises dans la guerre au Yémen qui fait d’innombrables victimes civiles ; convocation par la DGSI de la journaliste du Monde, Ariane Chemin, dans le cadre de l’affaire Benalla ; convocation par la DGSI de Valentine Oberti, journaliste à l’émission Quotidien, de la journaliste reporter d’images et du preneur de son enquêtant sur les ventes d’armes à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis ; en 2017, Edwy Plenel, directeur de la publication de Mediapart, et Clément Fayol, journaliste pigiste sont entendus par la DGSI à la suite d’un article publié le 20 mars 2016 sur les compromissions géopolitiques de la France au Tchad.
Aujourd’hui, après les dérives idéologiques de la Macronie depuis la réélection d’Emmanuel Macron, avec les concessions faites à la droite LR et à l’extrême droite RN, notamment sur la loi immigration en discussion à l’Assemblée national, le conflit israélo-palestinien radicalise un peu plus les macronistes, au diapason avec le LR et le RN pour cautionner le pouvoir d’extrême droite de Netanyahou dans son entreprise de colonisation de la Palestine, et – suite aux massacres du Hamas en Israël –, les crimes de guerre de l’État hébreu à Gaza. La vague de haine qui déferle sur le pays, orchestrée par des politiciens racistes ou opportunistes, avalisée par un pouvoir politique qui une fois de plus s’attaque aux libertés en interdisant les manifestations de soutien au peuple palestinien, crée les conditions d’une fracture profonde de la nation. La diplomatie hypocrite de la France conduit le président Macron en voyage au Proche-Orient, à tenter une diversion au profit d’Israël en proposant une coalition internationale contre Daech et contre le Hamas, relayant les massacres des populations civiles de Gaza au second plan. Proposition que ni l’Autorité palestinienne, ni la Jordanie, ni l’Egypte ne pouvaient retenir, car comme l’a déclaré le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, lors de la séance du Conseil de sécurité : « Il est important de comprendre que les attaques du Hamas ne sont pas venues de nulle part », en ajoutant que les attaques subies par l’État d’Israël le 7 octobre ne justifient pas les tueries de masse qui se produisent à Gaza. Ce « nulle part » étant la poursuite de la colonisation israélienne et l’expulsion des palestiniens hors de la Palestine, avec le silence complice des capitales occidentales. L’échec de ces manœuvres concoctées avec Netanyahou ont amené le Président Macron à modifier son discours, et à s’accorder avec Amman et Le Caire sur les secours humanitaires apportés par la France.
Il est de la responsabilité du chef de l’État de mettre fin au climat d’intolérance et de haine qu’entretient une classe politique partisane d’un soutien inconditionnel à l’extrême droite religieuse intégriste israélienne, ou adepte d’une idéologie raciste nauséabonde. Il est de la responsabilité de la Première ministre et de son gouvernement de ne pas attiser les haines et de ne pas diviser les Français en jetant des anathèmes, et en insultant les opposants qui combattent sa politique antisociale et ses pratiques anti-démocratiques en utilisant, pour la quatorzième fois le 49.3. Le soutien inconditionnel au pouvoir d’extrême droite israélien et à son chef de guerre Netanyahou ; la campagne de haine menée par les droites macroniste, LR et l’extrême droite RN ; les déclarations et postures politiciennes de nos gouvernants, mettent en danger la cohésion nationale et ouvrent les portes du pouvoir à l’extrême droite.