Médiateur délégué par Washington, pour animer une pantomime avec Poutine avant l’invasion de l’Ukraine. Commis voyageur de Biden en Afrique, avant que les Africains nous jettent hors du continent. Estafette de Netanyahou auprès de l’Égypte et de la Jordanie, pour créer une hypothétique « coalition internationale contre Daech et le Hamas », une opération de diversion destinée à justifier les bombardements israéliens dans la bande de Gaza, rejetée par Amman et Le Caire. Interview accordée à la BBC, dans laquelle le cavalier sans peur et sans reproche déclare : « Nous partageons la douleur d’Israël. Et nous partageons leur volonté de se débarrasser du terrorisme » […] « De facto - aujourd'hui, des civils sont bombardés - de facto. Ces bébés, ces dames, ces personnes âgées sont bombardés et tués. Il n'y a donc aucune raison et aucune légitimité à cela. Nous exhortons donc Israël à arrêter ». Le soir même, Macron appelle le président israélien, Isaac Herzog, pour « clarifier » ses propos. Propos, que le président israélien résume comme suit : « Le président Macron a clairement indiqué qu’il n’avait pas l’intention d’accuser Israël de porter atteinte intentionnellement aux civils innocents dans le cadre de la campagne contre l’organisation terroriste Hamas ». Et le président de l’État hébreu – gouverné par l’extrême droite et les intégristes ultra-orthodoxes – d’ajouter en parlant de Gaza : « C’est toute une nation qui est responsable » […] « Cette rhétorique selon laquelle les civils ne sont pas au courant, ne sont pas impliqués, n’est pas vraie. Ce n’est absolument pas vrai. » […] « cela fait d’eux, par implication, des cibles légitimes. »
Aujourd’hui, cavalcadant dans les salons de l’Élysée, en présence de 27 dirigeants de pays soutenant l’Ukraine, Macron enfile les guenilles de Don Quichotte pour menacer Poutine, en évoquant la possibilité d’envoyer des troupes occidentales au sol en Ukraine, ce qui de fait constituerait une déclaration de guerre à la Russie. Aussitôt, notre président va-t-en guerre est désavoué par les chefs d’États occidentaux, en premier lieu par le chancelier allemand Olaf Scholz, qui rejette publiquement la proposition du président français : « Il n’y aura pas de troupes au sol, il n’y aura pas de soldats sur le sol ukrainien envoyés par des États européens ou des États de l’OTAN ». Si Macron n’en finit pas de ridiculiser la France, les médias français n’en finissent pas de souiller la profession du silence de la honte : diffusion quotidienne et continue d’images de propagande ukrainienne, et silence sur la poursuite du génocide palestinien perpétré par Israël dans la bande de Gaza ; silence honteux sur l’acte héroïque d’un jeune soldat américain, devant l'ambassade israélienne à Washington. Dimanche 25 février, Aaron Bushnell, 25 ans, s’immole par le feu pour protester contre la mort de civils palestiniens à Gaza. Imaginez les manchettes des journaux, et le déferlement des commentaires sur stations de radio et les plateaux de télévision, si un jeune russe s’immolait pour protester contre la guerre menée par son pays en Ukraine. Il est vrai, que l’objectivité à géométrie variable d’une presse contrôlée par 10 milliardaires, n’indispose pas ces journalistes « marchands de soupe ».