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Billet de blog 27 mars 2017

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HAMON SUR LA DEFENSIVE

Après avoir subi affronts et trahisons de la part de ses amis socialistes, Benoît Hamon paie le tribut des contractions dans lesquelles l’enferment son choix d’être le candidat du PS.

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Depuis des mois ignoré ou maltraité par les médias, Jean-Luc Mélenchon revient aujourd’hui en force devant la scène de la présidentielle. L’immense succès de la marche pour la 6ème République, rassemblant 130 000 personnes le 18 mars de la place de la Bastille à la place de la République ; son excellente prestation télévisée lors du débat sur TF1, le succès de son rassemblement de Rennes ce dimanche, sa remontée dans les sondages (14% contre 10,5 pour Hamon), amènent le candidat socialiste à trahir à son tour la parole donnée. Celle sur laquelle, il s’était engagé avec le candidat de la France insoumise lors de leur rencontre dans un restaurant chilien à Paris, de ne pas s’attaquer mutuellement.

Hamon, aujourd’hui, rompt ce pacte en caricaturant Mélenchon sur sa position à l’égard de l’OTAN et le dialogue à avoir avec la Russie, allant même jusqu’à faire preuve d’une mauvaise foi surprenante pour un homme se voulant être un modèle d’honnêteté, en assimilant Jean-Luc Mélenchon à Marine Le Pen et François Fillon. Lui, l’humaniste si prompt à dénoncer les bombardements russes sur Alep, et si silencieux face aux centaines de civils morts sous les bombardements de la coalition à Mossoul. Faut-il que le candidat du PS soit en position de faiblesse, pour qu’il en arrive à de telles manipulations, afin de tenter de colmater l’hémorragie qui conduit bon nombre de ses électeurs à rejoindre la France insoumise.

La position de Benoît Hamon sera de plus en plus intenable. Après avoir vu et revu son projet de revenu universel pour n’en faire qu’un RSA amélioré, puis après avoir renié un des points de l’accord passé avec Jadot, en se prononçant pour un réaménagement du projet d’aéroport à Notre Dame des Landes et non plus son abandon, Hamon est condamné à faire de plus en plus de concessions à la droite de son parti pour éviter la fuite d’une partie de son électorat vers Macron, et à tenter de décrédibiliser Mélenchon pour empêcher l’autre partie de ses électeurs de rejoindre celui qui, aujourd’hui s’avère être le seul candidat en mesure de pouvoir rassembler au-delà de l’électorat traditionnel de la gauche. Peut-être serait-il temps pour Benoît Hamon de mesurer la force de ce vent qui souffle sur l’histoire, et dont le candidat de la France insoumise porte tous les espoirs.

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