Les discours affligeants de responsables politiques : Le Pen, Sarkozy, Valls, et aujourd’hui Fillon, tendant à opposer les communautés, les couches sociales, les générations, sont autant de facteurs de discorde et de fracture au sein de la société française. Ces propos irresponsables sont souvent motivés par des préoccupations politiciennes et électoralistes, ou prononcés pour détourner l’opinion d’affaires judiciaires, ce qui est le cas pour François Fillon qui, en déclarant que la France est au bord de la guerre civile, tente de faire oublier l’immoralité des salaires élevés distribués à sa famille avec l’argent du contribuable, et d’aller piper des voix au front national.
En utilisant le terme de « guerre civile » pour qualifier les affrontements entre groupuscules et forces de l’ordre, lors des manifestations contre l’extrême-droite, François Fillon dénature le sens du mot, et dramatise des évènements qui ont aussi jalonné la période où il a été premier ministre, aux seules fins de marcher sur les platebandes du Front national, sans dénoncer le discours haineux et dangereux de Marine Le Pen.
Si cette période pré-électorale est marquée par de fortes tensions, n’est-ce pas aussi la conséquence de comportements immoraux d’une candidate et d’un candidat prétendument vertueux, qui se croyant au-dessus des lois, critiquent et insultent la justice ? L’un et l’autre veulent se faire passer pour victimes d’une justice qui ne respecte pas la trêve électorale. Mais de quelle trêve électorale, inscrite nulle part, ni dans la constitution ni dans la loi, nous parlent-ils ? Faut-il qu’il y ait une trêve judiciaire pour que des candidats ou des candidates à une élection, puissent dissimuler des pratiques condamnables ? Le seul fait de rétribuer grassement son épouse et ses enfants avec l’argent du contribuable, avant même de savoir si les emplois étaient fictifs ou pas, est suffisamment immorale pour ne pas prétendre vouloir devenir le président des français. Ce sont ces comportements-là, qui sont source d’exaspération et de désordre. D’où la nécessité de sortir de ce système de monarchie républicaine, et d’instaurer une VIème république qui permette de contrôler les mandats des élus, et d’abolir leurs privilèges.