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Billet de blog 31 octobre 2022

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BRAVO LULA !

« Toutes mes félicitations, cher Lula, pour ton élection qui ouvre une nouvelle page de l'histoire du Brésil. Ensemble, nous allons unir nos forces pour relever les nombreux défis communs et renouer le lien d'amitié entre nos deux pays » (Macron) Risible, non ?

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D’abord, le président français – devenu inimitable dans l’art de la caricature –, devrait montrer davantage de révérence pour un homme de 79 ans, victime d’un scandaleux procès instruit par l’extrême droite brésilienne au pouvoir, et condamné à la prison. La discrétion du président Macron sur ce procès destiné à faire élire Bolsonaro, et son silence durant l’emprisonnement du leader de la gauche brésilienne, contraste avec cette déclaration familière et tonitruante. Il est vrai que Macron nous a accoutumés à ces séquences de communication ridicules : en juin dernier en Bavière au sommet du G7, courant après Biden et l’interpellant en public devant les caméras : « Joe ! Joe ! J'ai appelé le président des Émirats arabes unis et lui ai demandé d'augmenter sa production de pétrole » ; ou bras dessus, bras dessous avec Boris Johnson sur un pas de danse ; ou les pitreries de Trudeau, Johnson et Biden en bras de chemise transformant ce sommet en parodie, pendant que des Ukrainiens mouraient – et continuent à mourir – dans les combats contre l’armée russe.

L’action politique de Macron (issu des rangs de la banque Rothschild), président des riches au service des multinationales et docile serviteur des intérêts américains en Europe, ne supporte pas une once de comparaison avec l’action menée au Brésil par Lula (ouvrier métallurgiste issu du Parti des travailleurs) de 2003 à 2011. Deux mandatures durant lesquelles il s‘est employé, en politique intérieure à mettre en place d'importants programmes sociaux pour lutter contre la pauvreté et améliorer les conditions de vie des classes populaires ; en politique extérieur il rompt avec l'alignement du Brésil sur les États-Unis, il se rapproche du Venezuela et de l’Amérique centrale, de l’Afrique et du Moyen-Orient où il reconnaît l’État de Palestine. En mai 2006, il qualifie de « souveraine » la décision du président bolivien Morales de nationaliser les champs de gaz boliviens exploités par Petrobras et déclare : « le Brésil a tout intérêt à avoir des voisins solides, et non pas appauvris et fragilisés par des crises sociales et politiques ».

Si une hirondelle ne fait pas le printemps, tutoyer Lula ne fait pas de Macron l’ami du président réélu ce 30 mars 2022, et encore moins un allié sur le plan international où la misère s’aggrave pour les pauvres, alors que les riches ne cessent de s’enrichir ; alors que les multinationales – en particuliers celles des États-Unis – amassent d’immenses profits grace à la guerre en Ukraine ; alors que le président français défend les intérêts de TotalEnergies et de Esso ExxonMobil durant les grèves dans les raffineries. Ce tutoiement déplacé (support de communication empreint de démagogie), serait-il destiné à séduire le président Lula pour l’amener dans le camp des forces du bien (les Atlantistes et leur projet de mondialisation de l’hégémonique économique et militaire américaine), contre les forces du mal (ceux qui luttent contre le pillage de l’Amérique latine par l’oncle SAM, et la tentative de transformer les peuples en marchandises et en chair à canon) ?

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