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Billet de blog 1 janvier 2013

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Trenet, le fou "cent ans"

2013. Ce nouveau né de 1913 serait aujourd’hui très né.

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 2013. Ce nouveau né de 1913 serait aujourd’hui très né.

C’est en pianotant sur le vieux piano de la toile que j’ai découvert cet anniversaire : cent ans.

Internet n’est pas pavé que de mauvaises intentions, ce n'est pas qu'un débit de clics si laid. On peut Trenet sur le net et faire de belles rencontres.

Même si le passage du siècle est usé, pour les inconditionnels de Trénet le conditionnel passé est d’usage :

le 18 mai 2013, Charles Trénet aurait eu 100 ans

Pensée pour ce Charles qu’on Emma pour son flow de vers - clin d’œil au talent mis en tropes, à travers Flaubert le misanthrope.

Avec les années, le fou chantant zozote : cent ans.

La question des tours de chant de Trenet est réglée : la vie lui a coupé le micro, coupant court au problème de l’art scène. Les tours d’horloge se font désormais en coulisse.

Un sillon reste pourtant neuf : le disque dure dans la mémoire de masse, la conscience populaire.

Comme Nougaro nous l’enjoignait à son propre sujet : on peut danser sur Trenet et, par la même, trinquer à son tour de siècle. Ces vers sont des flûtes de champagne, des bulles-aux-vers enchanteurs. C’est que Trenet buvait le vin de Narbonne et distillait de la musique saoule à rouler les yeux.

Célébrons-le. Disons «Chapeau» au fou Chantant devenu, cette année, le «fou Cent ans.» Un favori que beaucoup de ses admirateurs ne laisseront pas mettre de côté par n’importe quel «dragon à moustache».

Cette année c’est aussi le centenaire d’Albert Camus. Rien n’empêche aussi de célébrer la Muse de Trénet. Confondant Muse et musette il serait dommage de sombrer dans un trop facile «Tu parles, Charles.»

Puissent-ils bénéficier du même élan : Le Nobel de Camus et Nos Belles années de Trenet.

Les vers de Trenet sont de la matière dont on fait les rêves, les fantaisies. Le bonichanteur n’était pas un charlatan : la preuve ses chansons restent d’actualité.
«Longtemps, longtemps, longtemps/Après que les poètes ont disparu/Leurs chansons courent encore dans les rues / La foule les chante un peu distraite / En ignorant le nom de l’auteur / Sans savoir pour qui battait leur cœur / Parfois on change un mot, une phrase»
La mer. Notre société a bien ses «reflets d’argent» et ses «blancs moutons».
Y’a d’la joie. La taxe à 75 % peine à s’imposer et le percepteur dit «Gardez tout».
Je chante. La ficelle qui sauve des vies peut encore être bénie par beaucoup d’initiés.
Fidèle. Il pourrait chanter Fidel, puisque le dirigeant devient un Cubain de jouvence.
Le Soleil et la lune. Trenet aurait aimé les Mayas. Ils lui auraient fait penser aux «savants avertis par la pluie et le vent» qui, eux aussi, annonçaient la fin du monde.

Voilà, par exemple, de quoi donner envie de laisser Trenet nos enfants en bas, dans la cour, sur les airs du fou chantant.

Et "quand on est à court d´idées", on peut toujours faire la la la la la la : ça aussi, c'est du Trenet.

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