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Billet de blog 1 juillet 2024

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"Anne, ma sœur Anne"

1985. « Beaucoup trop d’indulgence, trop de bonnes manières. »

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1985. « Beaucoup trop d’indulgence, trop de bonnes manières. » Anne , ma sœur Anne. Encore et encore, lire cette lettre à une chère disparue.

Ce n’est pas une chanson de vieux chanteur, qui sentirait le papier jauni, les mots dépassés, l'interpellation désuète. C’est une chanson qui dure, qui commémore, qui sort de la torpeur. Une chanson à panser ? Hélas, non. À penser. Ce n'est pas une chanson douce qu'on chante pour endormir, mais une chanson dure qu'on chante pour éveiller.

Anne, ma sereine.
La sœur Haine demeure.

Une musique enlevée, rythme binaire et léger, pour thème grave. Un gimmick et la chanson plaît, unit. Sans lasser, cette chanson donne envie d’enlacer la vie, de s'éterniser dans la fraternité. Pas celle qui sent le drapeau roide, tendu, froid mais la tendresse humaine, celle qui n'a pas besoin d'étendard, la spontanée.

De génération en génération. Un repère dans son répertoire contre la nazie nostalgie. Mélodie innocente pour refrain humaniste et son orchestration qui menace et sonne comme des bruits de bottes.

Anne sensible contre Âmes damnées.

Un tube ? Cher Boris, rien, là, de long et de creux.
Un succès ? Le mot n’est peut-être pas le bon. Une chanson qui vise juste, qui vit le temps que les idées qu’elle combat s'affaiblissent…
Dans l'œuvre de Louis Chedid, osons-le, s’il ne lui en reste qu’une : Anne.

Une chanson que l’auteur a pris du temps à écrire. Deux ans dit-on. « J'ai mis beaucoup de temps à faire 'Anne, ma sœur Anne'. Je voulais absolument pas qu'elle soit à côté parce que ça aurait servi aux gens que je dénonçais en disant : ‘C'est vraiment de la merde cette chanson’. » (FranceInfo). Bien encrée. Bien ancrée. Révolte douce. La peste soit du brun !

Une chanson dont le point de départ est, alors que l’auteur était enfant, la projection à l’école du Nuit et brouillard d’Alain Resnais. 
Une chanson qui puise du côté de l’histoire, du témoignage d’Anne Franck ainsi que du conte, La Barbe-Bleue de Charles Perrault et ses histoires de placards.

« Anne, ma sœur Anne, si j’te disais ce qu’j’vois venir »
Une chanson populaire. Avec un refrain dont on se passerait bien qu'il revienne.

Et il y en a encore pour dire que les chansons n’ont jamais rien changé…Les chansons parlent, elles combattent le silence.

Anne, ma sœur Anne © Louis Chedid - Topic

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